Après avoir rencontré de nombreux déboires depuis le début des Jeux, la France est allée chercher le titre olympique qu’elle attendait depuis 1976.

A l’issue de la première manche,  disputée mardi, huit équipes s’étaient qualifiées, quelques belles nations passant à la trappe, à l’image de l’équipe de Grande-Bretagne, tenante du titre.  Quatre équipes débutent la journée avec un score vierge mais trois d’entre elles ont le désavantage de ne plus compter que sur trois cavaliers : Les Pays-Bas, qui ont préféré laisser Zirocco Blue (Mr Blue x Voltaire), la monture de Jur Vrieling, aux écuries après deux éliminations successives, le Brésil, qui doit faire avec la disqualification de Stephan de Freitas Barcha suite à une présence de sang aux éperons sur son cheval et enfin, les Etats-Unis, qui débutent la journée sans Beezie Madden, forfait suite à une blessure de Cortes C (Randel Z x Darco).

Placée en embuscade après la première manche avec un point de retard sur les nations de tête, l’équipe de France veut marquer un grand coup. Ouvreur de l’équipe, Philippe Rozier réalise un superbe parcours avec Rahotep de Toscane (Quidam de Revel x Laudanum ps), tout juste pénalisé d’un petit point de temps dépassé. Kevin Staut, toujours aussi précis qu’à son habitude, est, comme la veille, sans-faute avec Reveur de Hurtebise (Kashmir Van’t Schuttershof x Capricieux des Six Censes) et met la pression sur les autres équipes.

Rapidement, la France voit la médaille se rapprocher alors que ses adversaires trébuchent. Les cavaliers brésiliens font chacun une faute qui les prive de podium, alors que du côté des Pays-Bas, les trois fautes d’Harrie Smolders et Emerald (Diamant de Semilly x Carthago), pourtant parfaits jusqu’alors, pèsent lourd dans la balance. Les Etats-Unis restent dans le coup, mais une faute de Lucy Davis et Barron (For Pleasure x Nabab de Reve) donne un peu d’air aux tricolores. Enfin l’Allemagne, qui semblait jusque là invincible, accumule les parcours à quatre points, le moins heureux étant celui de Meredith Michaels-Beerbaum et Fibonacci 17 (For Feeling x Corland), qui laissent à terre l’ultime obstacle.

A la troisième rotation, Roger-Yves Bost rentre en piste en ayant droit à un point de temps dépassé pour offrir à la France la médaille d’or olympique. En selle sur Sydney Une Prince (Baloubet du Rouet x Alfa d’Elle), Bosty donne tout et, comme la veille, termine son parcours avec un point. Côté Français c’est l’euphorie ! Pénélope Leprévost, sans-faute la veille avec Flora de Mariposa (For Pleasure x Power Light), n’a même pas besoin de repartir ! Quarante ans après les Jeux Olympiques de Montréal, la France décroche l’or au terme d’une semaine qui avait pourtant très mal commencé mais qui a eu le mérite de souder encore davantage l’équipe. En 1976, Marcel Rozier faisait partie de l’équipe et, quarante ans plus tard, c’est au tour de son fils Philippe de se parer d’or sous les yeux de son père.

La France l’emporte,  mais derrière la course aux médailles se poursuit. McLain Ward et Azur (Thunder Van de Zuuthoeve x Sir Lui), favoris en individuel, signent un nouveau superbe sans-faute qui permet aux Etats-Unis d’accrocher l’argent. 6ème après la première journée, le Canada remonte, grâce notamment aux parcours sans-faute de Tiffany Foster/Tripple X III (Namelus R x Catango Z) et Eric Lamaze/Fine Lady (Forsyth x Drosselklang II). Ludger Beerbaum entre sur le terrain avec l’obligation d’être sans-faute pour que l’Allemagne conserve une chance de monter sur le podium. Le Kaiser, habitué à monter sous pression, sort le sans-faute tant espéré avec Casello (Casall x Carolus I). A l’issue d’une lutte acharnée, les deux équipes doivent donc disputer un barrage pour la médaille de bronze.  Le combat tourne rapidement en faveur de l’Allemagne puisque deux des trois premiers cavaliers canadiens laissent une barre à terre alors que les trois premiers allemands réalisent à nouveau un sans-faute.

Le podium est de belle facture, avec deux grandes nations européennes ainsi qu’une très belle équipe des Etats-Unis. Après avoir fêté leurs médailles, les cavaliers vont se projeter sur l’ultime épreuve de la semaine, la finale individuelle qui aura lieu vendredi. Trente-cinq couples s’élanceront sur la première manche avec un espoir de médaille puisque tous les scores sont remis à zéro.  Galvanisés par leur performance d’équipe, les Tricolores se battront certainement comme de beaux diables pour décrocher une nouvelle médaille avec, souhaitons-le, le même succès.

Résultats complets de l’épreuve

Photo : l’équipe de France, médaillée d’or à Rio - Webstallions