Dimanche après-midi, le public de La Baule a vécu une incroyable Coupe des Nations, pleine de suspense et de rebondissements, avec à l’arrivée la victoire inattendue du Brésil, sacré pour la première fois en France.

Pour la première édition de la Coupe des Nations un dimanche après-midi, les tribunes étaient pleines à craquer. Frédéric Cottier a mis en scène une très belle épreuve, tenant en haleine les spectateurs du début à la fin.

La première manche a donné des résultats serrés, le Brésil virant en tête avec deux points devant l’Espagne et les Pays-Bas, tous deux à 4 points, et l’Allemagne, l’Irlande et la Suisse qui totalisaient 5 points. En deuxième manche, avant la dernière rotation de cavaliers, tout pouvait encore arriver et la tension était à son comble pour les nations encore en course.

Steve Guerdat, auteur de deux fautes en première manche avec Hannah (Dulf van den Bisschop x Kashmir van Schuttershof), devait redresser la barre pour laisser une chance à son équipe de s’imposer. Le Champion Olympique 2012 n’a pas craqué et remettait la Suisse dans la course à la victoire.

Juste derrière lui, Eduardo Alvarez Aznar pouvait lui aussi offrir à l’Espagne une chance de victoire. Associé à Uqualin du Saulcy (Quaprice Bois Margot x Voltaire), il a réalisé un excellent parcours mais, malheureusement pour lui il a été fautif sur l’ultime obstacle, synonyme d’une 4ème place finale.

Derrière lui, le numéro un mondial Harrie Smolders devait absolument être sans-faute et dans le temps pour permettre aux Pays-Bas de prendre la tête. Il a réalisé comme à son habitude un superbe parcours avec Don VHP Z (Diamant de Semilly x Voltaire) mais son chronomètre ne semblait pas très rapide. Le couple a finalement franchi la ligne d’arrivée in extremis en 79’65 pour 80 secondes de temps accordé et mis la pression sur le dernier équipier du Brésil, Pedro Veniss, qui, en entrant en piste n’avait pas le droit au moindre point de temps dépassé s’il voulait faire gagner son équipe sans passer par un barrage.

Au bout du suspense, Veniss, qui avait commis un point de dépassé en première manche, est resté sans-faute avec Quabri de l’Isle (Kannan x Socrate de Chivre) et a pu exulter en passant la ligne d’arrivée : pour la première fois de son histoire, l’équipe du Brésil a été sacrée à La Baule !

« Aujourd’hui nous a encore prouvé que la Coupe des Nations était la plus belle épreuve de notre sport, c’est vraiment complètement différent à monter d’une épreuve classique.

Mon cheval a très bien sauté en première manche mais j’ai toujours du mal à être dans le temps avec lui. Le chef d’équipe m’a dit à l’entrée de piste de prendre mon temps, que le plus important était d’être sans-faute sur les barres. En deuxième manche il y avait un peu plus de pression mais j’ai la chance d’avoir un cheval exceptionnel qui a encore une fois été incroyable. On est en train de former un groupe très soudé, tout le monde va dans la même direction et cela nous aide beaucoup. », confiait Pedro Veniss.

Ses coéquipiers étaient tous aussi heureux de cette victoire : « Quand je suis rentré en piste, je savais par rapport au tracé et à mon cheval qu’il serait difficile pour moi d’être dans le temps. Après la première manche, je me suis dit qu’il valait mieux que je monte à ma cadence et que j’assure sur les obstacles. Je savais que j’avais une bonne équipe derrière moi et je crois que cette stratégie a bien fonctionné. Parfois on peut perdre une Coupe des Nations avec un point de temps mais parfois ça permet de gagner comme cela a été le cas aujourd’hui. », expliquait Luiz Felipe de Azevedo Filho (1 +1).

De son côté, Yuri Mansur (0 + 4) pouvait se réjouir du très bon comportement de sa monture Vitiki : « Mon cheval est très vert, je l’ai acheté au mois d’octobre et il n’avait sauté à cette époque que des épreuves à 1,30m. Quand Luiz Felipe a été sans-faute, je me suis dit que ça irait bien pour nous. Vitiki a fait une très bonne première manche. J’ai voulu lui laisser un peu plus de place en deuxième manche et il a sauté un peu plat. », racontait-il.

Felipe Amaral (5 + 9), qui a finalement monté son deuxième cheval, a été pénalisé par deux fois sur la rivière mais il s’est bien battu : « Germanico était venu à La Baule pour participer à deux 1,50m mais, comme mon premier cheval n’était pas bien, j’ai dû le monter aujourd’hui. Il a fait du bon travail alors que c’était une première pour lui. », soulignait-il.

Enfin, le chef de piste Frédéric Cottier semblait ravi du scénario de l’après-midi : « Aujourd’hui était une journée bénie des dieux pour le suspense. Le dernier cavalier a donné la victoire à son équipe, c’était le scénario idéal. Je n’aime pas avoir de barrage dans une Coupe des Nations d’autant que ce barrage se dispute avec un seul cavalier et je suis content de ne pas en avoir eu aujourd’hui. J’ai jugé le temps accordé idéal au passage du premier cavalier Marcus Ehning et je me suis dit que le chronomètre allait faire son travail. », confiait-il.

De son côté, malgré de bons parcours, la France, vainqueur l’an dernier, manque un peu de réussite et prend la 7ème place de l’épreuve avec un total de 20 points.

Résultats complets de la Coupe des Nations

Au classement général très provisoire du circuit, la Suisse occupe la tête avec 180 points devant l’Irlande et l’Espagne. La prochaine étape se disputera dans deux semaines à St Gall.

Classement général provisoire de la Coupe des Nations

Photo : l'équipe du Brésil, vainqueur de la Coupe des Nations du CSIO de La Baule - Crédit photo : PSV/Jean Morel