Emmenés pas un Steve Guerdat flamboyant et un impressionnant Niklaus Rutschi, les Suisses se sont imposés dans la Coupe des Nations du CSIO de La Baule. Ils ont devancé d’un cheveu la Belgique et la France.
Huit équipes se sont retrouvées cet après-midi au départ de la traditionnelle Coupe des Nations du CSIO de La Baule, la première comptant pour la première division européenne. Si le Canada et la Grande-Bretagne ont rapidement été distancés, malgré la très belle prestation de la jeune Amy Inglis et Wishes (Guidam x Wellington) pour cette dernière (0+1), nul ne pouvait prédire qui l’emporterait avant la toute fin de l’épreuve.
En tête à l’issue de la première manche avec un total de quatre points, la Belgique et la Suisse se sont disputées la victoire jusqu’au bout, et ce sont finalement les Helvètes qui ont pris le meilleur sur leurs adversaires. Niklaus Rutschi avait bien lancé son équipe avec un double sans-faute en compagnie de l’excellent Cardano CH (Chameur x Apartigene V.Schlösslihof) : « Je rêvais depuis des années de faire La Baule et, à cinquante-trois ans, mon rêve s’est réalisé. Hier, on m’a demandé de partir en premier de l’équipe et je n’en ai pas dormi de la nuit ! Steve et les autres m’ont bien aidé à supporter la pression. Cardano est un crack, c’est lui qui a fait le sans-faute ! Je le monte depuis qu’il est jeune cheval et je pense que c’est un phénomène. Il a été blessé l’an dernier alors je lui ai laissé pas mal de repos. Je pense que notre couple a vraiment de l’avenir et j’ai la chance que son propriétaire me fasse une confiance absolue pour gérer sa carrière. », racontait le cavalier. Si le jeune Bryan Balsiger a laissé deux barres à terre dans chaque manche en compagnie de Clouzot de Lassus (Ugano Sitte x Tenor Manciais), Paul Estermann s’est bien rattrapé de sa faute sur le numéro deux de la première manche en réalisant un beau sans-faute dans la 2ème en compagnie de Lord Pepsi (Lord Pezi x Santander H).
Steve Guerdat devait absolument être sans-faute pour assurer la victoire à son équipe et, comme souvent, le numéro un mondial n’a pas flanché. En selle sur la fantastique mais délicate Bianca (Balou du Rouet x Cardento), il a délivré un superbe double sans-faute, offrant le premier succès de son équipe à La Baule depuis 2009 : « J’étais plus nerveux en première qu’en deuxième manche. Bianca a eu une longue pause après ‘s-Hertogenbosch et elle n’est ressortie que la semaine dernière à Windsor. Cela ne s’est pas bien passé dans le Grand Prix et j’appréhendais un peu sa réaction ici. Sa première manche m’a donné beaucoup de confiance pour la deuxième et la perspective de donner la victoire à mon pays en cas de sans-faute m’a vraiment motivé. Frédéric Cottier a tracé un superbe parcours. Chaque année ici ses parcours sont vraiment bons, toujours dans le sens du cheval avec des solutions. Ce sont des parcours dans lesquels on se bat bien sûr pour le résultat mais que l’on prend plaisir à monter. », confiait le numéro un mondial.
Les Belges ont quant à eux pu compter sur un très beau double sans-faute du couple Niels Bruynseels/Utamaro d’Ecaussines (Diamant de Semilly x Quidam de Revel), seulement formé depuis janvier, et le sans-faute en deuxième manche de Nicola Philippaerts et Chilli Willi (Casall x Lord). En difficulté en première manche après un refus de Claire Z (Clearway x Coronado) sur la rivière, Pieter Devos a bien redressé la barre mais un point de pénalité a passé le score des Belges à 5 points. Dès lors, seul un sans-faute de Grégory Wathelet et Nevados S (Calvados Z x Romualdo) pouvait ouvrir à la Belgique la porte du barrage, mais une faute du couple a fait rétrograder l’équipe de Peter Weinberg à la deuxième place.
L’équipe de France, qui n’a pas à rougir de sa performance, a pris une belle 3ème place avec un total de huit points. Le meilleur résultat a été à mettre à l’actif de Thierry Rozier, auteur d’un magnifique double sans-faute en compagnie de Venezia d’Ecaussinnes (Kashmir van’t Schuttershof x Lys de Darmen) malgré un sursis sur l’oxer numéro huit en deuxième manche : « Je vous ai fait peur à un moment sur un oxer ? », plaisantait l’attachant cavalier de Bois-le-Roi, « C’est la première fois que je monte une Coupe des Nations en France et je suis très content de ce double sans-faute. J’ai demandé à passer en deuxième de l’équipe parce que je regarde deux-trois cavaliers et ça me suffit. Je me suis qualifié pour le Grand Prix mais je ne sais pas encore si je vais courir, cela dépendra de l’état de forme de Venezia. ».
Pour sa première Coupe des Nations à la tête de l’équipe de France, Thierry Pomel pouvait s’avouer satisfait : « J’aurais signé pour cette troisième place avant l’épreuve. C’est toujours difficile de se produire chez soi, c’est plus de pression d’être devant son public. Une faute de moins en première manche nous aurait mis en meilleure posture mais c’est le sport, mes quatre cavaliers ont fait leur travail ! J’ai dit à Thierry très tôt, en janvier, qu’il serait dans l’équipe à La Baule. Je le vois trois-quatre fois par semaine chez lui à Bois-le-Roi et je l’ai vu préparer et travailler sa jument pour cette échéance et il a réussi à l’amener progressivement quand et comme il le fallait. », expliquait-il.
Au total, cinq couples ont réussi un double sans-faute, le dernier étant signé par le Brésilien Pedro Veniss et Quabri de l’Isle (Kannan x Socrate de Chivre) qui ont dominé leur sujet dans le Stade François-André. Malheureusement, une faute de trop des tenants du titre leur a coûté le podium.
Résultats complets de la Coupe des Nations
Demain, les sensations fortes seront assurées dans le Derby, qui sera suivi par la dernière épreuve qualificative pour le Grand Prix dominical.
Photo : L’équipe de Suisse, vainqueur de la Coupe des Nations du CSIO de La Baule - Crédit photo : Longines Jumping Internationale de la Baule, CSIO de France