Dimanche après-midi, Daniel Bluman a porté haut les couleurs d’Israël en remportant le prestigieux Grand Prix CSIO de Rome. Cian O’Connor et Olivier Philippaerts ont complété le podium.

Pour l’épreuve phare du week-end, malgré une pluie ininterrompue, le chef de piste Uliano Vezzani a proposé de vraies difficultés aux quarante-trois cavaliers engagés.

L’ouvreur Olivier Philippaerts, en selle sur le formidable Extra (Berlin x Heartbreaker) a malgré tout gratifié le public d’un phénoménal parcours sans-faute, laissant croire que le parcours n’était pas aussi difficile que l’on aurait pu l’imaginer.

La suite de l’épreuve a démontré le contraire, avec de nombreuses fautes sur l’oxer sur bidet numéro quatre placé dos à la porte, le double Rolex vertical-oxer numéro cinq, la délicate palanque étroite numéro six ou encore le gros vertical numéro douze. Seules quatre paires sont sorties sans-faute dans le temps de la première manche, alors que Jessica Springsteen, associée à Fleur de l’Aube (Thunder van de Zuuthoeve x Alcatraz), a signé un magnifique parcours mais a écopé d’un point de pénalité pour un centième de trop.

A l’issue de ce premier acte, les onze meilleurs couples ont été rappelés pour disputer une deuxième manche au chronomètre. Si Jessica Springsteen (11ème), qui a préféré abandonner après une grosse frayeur sur le numéro deux et Luca Marziani (6ème), auteur d’une démonstration en première manche mais fautif sur l’avant-dernier avec Tokyo du Soleil (Montender x Papillon Rouge) en deuxième, ont perdu quelques places, certains quatre points de la première manche sont quant à eux remontés au classement : auteur d’une manche ultra-rapide en compagnie de Balou du Reventon (Cornet Obolensky x Continue), s’est classé 4ème avec Darragh Kenny alors que Giulia Martinengo Marquet, meilleure cavalière italienne, a pris la 5ème place en selle sur Elzas (Diamant de Semilly x Cornet Obolensky). Ouvreuse de la deuxième manche, Laura Kraut est remontée à la 7ème place en compagnie de Curious George (Codex One x Dutch Capitol) alors que Fredrik Jönsson a complété le top huit avec Cold Play (Contendro I x Argentinus).

La victoire allait se jouer entre les parcours sans-faute de la première manche. Olivier Philippaerts, premier de ceux-là, a réalisé un superbe sans-faute dans un chronomètre intéressant sans mettre sa monture dans le rouge, ce qui lui a valu une troisième place finale : « L’épreuve était vraiment difficile. Je suis très content du résultat avec mon cheval qui a encore peu d’expérience mais qui à mon avis est un futur grand cheval. Au barrage j’ai préféré ne pas prendre tous les risques car je savais qu’en cas de faute j’aurais pu beaucoup reculer. », expliquait-il.

Juste derrière lui, Daniel Bluman a tenté sa chance avec le puissant Ladriano Z (Lawito x Baloubet du Rouet). Si le cheval ne semblait pas être le plus rapide au sol, son amplitude de galop et le virage serré sur le demi-tour devant l’avant-dernier ont fait la différence et lui ont permis de prendre la tête du classement provisoire avec plus de deux secondes d’avance sur le Belge.

Un chronomètre que l’ultime concurrent Cian O’Connor, associé à Irenice Horta (Vigo d’Arsouilles x Diamant de Semilly) n’est p       as parvenu à améliorer. Il a néanmoins pris une belle 2ème place : « Le parcours était gros à marcher à la reconnaissance et difficile. Je monte Irenice, qui était auparavant sous la selle de Lorenzo de Luca avec les résultats que l’on connaît, depuis janvier et nous disputions notre premier Grand Prix CSI5* ensemble. Il a fallu quelque temps pour que je me mette avec elle mais notre couple a beaucoup évolué ces dernières semaines. En deuxième manche, comme je ne connais pas encore trop la jument, je n’ai pas tout donné. J’ai refait une foulée après le double et j’aurais pu avancer davantage sur le dernier. », racontait-il.

Mais le héros du jour était bien Daniel Bluman, qui a probablement remporté à Rome la plus belle victoire de sa carrière : « C’est un incroyable moment pour moi. Le Grand Prix de Rome est l’un des plus importants Grands Prix du Monde et je suis fier d’avoir gagné aujourd’hui. J’ai gagné plusieurs Grands Prix CSI5* mais celui-ci est en tête de liste.

Je suis venu ici avec des ambitions : Ladriano n’a pratiquement fait que des parcours sans-faute en Grands Prix depuis le début de l’année et il s’est classé dans chaque Grand Prix qu’il a couru depuis septembre donc je savais qu’il était en forme.

Après deux parcours à quatre points dans la Coupe des Nations je me disais qu’il ne ferait pas de faute dans le Grand Prix. Cette victoire n’est pas une surprise car j’ai un des meilleurs chevaux au monde mais pour gagner il faut aussi de la chance.

Je suis né en Colombie mais j’avais des origines israéliennes et un héritage juif et israélien. J’ai changé de nationalité après les Jeux Olympiques de Rio et cela a été un honneur incroyable de pouvoir monter la Coupe des Nations. Je suis ravi de pouvoir désormais disputer les Championnats d’Europe tous les deux ans avec les meilleurs cavaliers du monde. », confiait le vainqueur.

Résultats complets du Grand Prix

Photo : Daniel Bluman et Ladriano Z, vainqueurs du Grand Prix CSIO de Rome – Crédit photo : Simone Ferraro/CONI