Déjà titulaire d’un incroyable palmarès, le couple Simon Delestre/Ryan des Hayettes s’est imposé dans le Grand Prix CSI5* de Paris. Ses compatriotes Kevin Staut et Roger-Yves Bost ont complété le podium. Les Tricolores ont réalisé l’exploit de placer quatre cavaliers parmi les cinq premiers.

Concepteur de superbes parcours tout au long du week-end, le chef de piste Gregory Bodo n’a pas failli à sa réputation dimanche après-midi pour l’épreuve phare des Longines Paris Masters, le Longines Grand Prix : « Mon parcours était prêt mais j’ai fait quelques modifications. C’était un parcours sérieux avec des verticaux à 1,60m mais j’ai voulu rester dans l’esprit cheval avec de la fluidité. Il fallait monter avec délicatesse et précision sans négliger le rythme. Au barrage, j’ai voulu mixer galopades et virages serrés », expliquait-il. L’épreuve était délicate mais il n’y a pas eu de véritable juge de paix : l’oxer numéro 3 placé en sortie de virage, la palanque de milieu de triple et l’oxer de sortie, l’oxer avant-dernier et l’ultime oxer Longines ont tous fait leur travail.

La grande frustration de ce Grand Prix a été pour Eric Lamaze (7ème), qui a manqué le barrage pour cinq centièmes de temps dépassé en compagnie de Chacco Kid (Chacco Blue x Come On). Ultra-régulière cette saison, Céline Schoonbroodt-De Azevedo a elle aussi été pénalisée par le temps avec la formidable Cheppetta (Chepetto x Cash).

Ouvreuse du barrage et première des quatre Tricolores qualifiés, Félicie Bertrand a d’emblée mis la pression sur ses adversaires en signant un barrage rapide en compagnie de la bondissante Sultane des Ibis (Quidam de Revel x Elan de la Cour). Roger-Yves Bost, connu pour sa vitesse, a profité de la grande action de Sangria du Coty (Quaprice Bois Margot x Muguet du Manoir) sur la galopade avant le double pour chiper la tête à sa compatriote. Juste derrière eux, Christian Ahlmann, dont le tracé semblait excellent, a malheureusement commis deux fautes avec l’étalon Take a Chance on Me Z (Taloubet Z x Aldatus Z). Darragh Kenny, dont le jeune Classic Dream (Colestus x Inster Graditz), 9 ans, a impressionné malgré un passage de postérieurs quelque peu artificiel et s’est intercalé entre les deux Français après un nouveau sans-faute. La victoire était acquise pour la France, restait à savoir quel cavalier monterait sur la première marche du podium. Kevin Staut a pris tous les risques avec le vétéran For Joy Van’t Zorgvliet (For Pleasure x Heartbreaker), toujours très performant en indoor. S’il a été un peu chanceux sur l’avant-dernier obstacle, le Tricolore a pris le leadership avec quarante centièmes d’avance sur Bost. Il ne restait dès lors plus que Simon Delestre pour lui prendre la victoire. Associé à un Ryan des Hayettes (Hugo Gesmeray x Ryon d’Anzex) de retour à son meilleur niveau, le Français a serré au plus court et tout tenté. Grâce à un chronomètre de 35’34, il a détrôné son compatriote et a pu exulter devant un public surchauffé : « Lors du parcours initial, l’enchaînement 3-4 n’était pas facile pour moi. Il y avait cinq foulées trop belles pour mon cheval et j’ai dû en faire une sixième pour aborder le triple. Ryan a très bien sauté l’oxer de sortie ce qui m’a donné de la confiance. C’était un gros parcours mais les fautes se sont réparties un peu partout et je trouve que le temps était juste. Je suis parti en dernier au barrage et il y avait déjà quatre parcours sans-faute assez rapides. Comme nous n’étions que six, c’était assez confortable par rapport à certaines fois où nous sommes une quinzaine. J’ai tout joué au barrage tout en restant dans mes contrats et je pense vraiment que j’ai gagné grâce à mes virages. », confiait le vainqueur du jour.

Redevenu meilleur cavalier français au classement mondial après avoir cédé sa place à Julien Epaillard le mois dernier, Kevin Staut montait sur une nouveau podium de Grand Prix CSI5* : « Le parcours était intéressant, pas fait pour un type de cheval particulier et sans joker. Il y a eu des fautes un peu partout. On pensait qu’il y aurait beaucoup de fautes sur la palanque de milieu du triple mais finalement il n’y en a pas eu tant que ça. Le temps était juste et obligeait à monter dans le rythme ce qui est une bonne chose. Au barrage, je pense que j’ai perdu du temps sur le dernier. En ce moment, la France est en-dessous des meilleures équipes mondiales et on aura peu de chances de médailles à Tokyo, mais ce résultat est positif car il montre que nous sommes capables de réaliser des exploits. », racontait-il.

Déjà classé lors des deux autres épreuves à barrage du week-end, Roger-Yves Bost concluait son beau week-end parisien à la troisième place du Grand Prix : « Ma jument a fait un bon premier tour. Ce n’est pas la plus rapide au barrage d’autant que je n’en ai pas fait beaucoup avec elle mais j’ai réussi à faire des foulées en moins, ce qui m’a permis de gagner du temps. Ces résultats donnent de la confiance à toute l’équipe de France. Ma jument a le potentiel pour les JO et j’espère être à Tokyo mais il faudra être prêts en juin prochain. », expliquait le Tricolore.

Après avoir débuté difficilement compte-tenu des grèves, le concours s’est achevé de la plus belle des manières avec un public au rendez-vous samedi et dimanche et un triplé français dans le Grand Prix. Rendez-vous désormais en février pour la prochaine étape qui se disputera à Hong-Kong.

Résultats complets du Grand Prix 

Photo : Simon Delestre et Ryan des Hayettes, vainqueurs du Grand Prix CSI5* de Paris – Crédit photo : Alea pour EEM