Alors que le public attendait une nouvelle victoire de Julien Epaillard, c’est le Champion d’Europe en titre Steve Guerdat qui s’est imposé. Julien Gonin et Simon Delestre ont complété le podium.

Hier soir à Lyon, le public a une nouvelle fois vibré, cette fois à l’occasion des Equita Masters. Les vingt meilleurs cavaliers à l’issue du Longines Grand Prix de la veille s’étaient qualifiés pour cette épreuve disputée en deux manches. En première manche, pas moins de neuf couples ont signé un parcours sans-faute, conservant ainsi toutes leurs chances de l’emporter.

Grand favori pour une nouvelle victoire en selle sur Donatello d’Auge (Jarnac x Hello Pierville), meilleur cheval mondial au classement WBFSH, Julien Epaillard a malheureusement été pénalisé d’une faute dès le troisième obstacle de la deuxième manche, laissant le champ libre à ses adversaires. L’Allemande Jana Wargers a signé le premier double sans-faute en compagnie de Clash Royale (Clarimo x Wellenspiel) pour une 5ème place.  Cette épreuve était comme chaque année l’occasion de découvrir les champions de demain. Associé à Richard Howley, le huit ans Zodiak du Buisson (Zirocco Blue VDL x Dutch Capitol Z) a fait forte impression, s’emparant de la 4ème place finale. La France n’était pas en reste avec la belle révélation de la puissante 9 ans Olga van de Kruishoeve (El Torreo de Muze x Nabab de Reve), déjà brillante pendant la tournée marocaine et 3ème des Masters avec Simon Delestre. Julien Gonin a de son côté fait découvrir au grand public la bouillonnante et bondissante Estrella de la Batia (Diamant de Semilly x Lando), que l’audience aurait bien voulu voir sur la première marche du podium. Malgré une grosse prise de risques et un superbe chronomètre, cela n’a pas été suffisant pour détrôner le Champion d’Europe en titre Steve Guerdat, associé pour l’occasion à Caracho (Cassilano x Quick Star), ancienne monture de l’Allemand Richard Vogel : « C’était le plan de sauter cette épreuve avec Caracho. C’est un peu compliqué de faire un programme quand on vient ici parce qu’il faut que le premier jour se passe bien sinon on prend deux chevaux de Grand Prix pour sauter des Barème A au chrono ce qui n’est pas trop ce qu’on a envie de faire. Caracho est génial dans une écurie car il est un peu passe partout. Il peut courir un week-end des 1,45m sans se dégrader et il peut aussi être sans-faute la semaine d’après dans un Grand Prix. Si je n’avais pas été qualifié aujourd’hui il aurait pu faire les autres épreuves et être compétitif mais j’espérais tout de même courir cette épreuve à barrage. Il a très bien sauté, c’est chouette. Le cheval est bien depuis qu’il est chez moi, j’ai toujours eu un bon sentiment. Au début il ne se battait pas trop en piste, il se laissait un peu aller, on avait vite une ou deux fautes. Il ne sautait jamais mal mais les résultats manquaient. A Saint-Gall il a fait un super parcours le premier jour, à Bruxelles il a très bien sauté et il a gagné la grosse épreuve du samedi soir. A Barcelone il a fait deux fautes dans le Grand Prix mais en sautant vraiment bien et il a été sans-faute le samedi. J’ai le sentiment qu’il commence à se battre pour moi. Hier il sautait vraiment super bien, c’est un cheval facile, compétitif, avec une super tête. Même quand il n’était pas encore compétitif j’y ai cru. Je me dis que quand le feeling est bon et que les chevaux savent sauter ça va aller même si la vérité est en piste. Je pense qu’il faut trouver le meilleur système pour que le cheval se sente le mieux possible car c’est à ce moment-là qu’il va être plus performant. J’essaye de trouver comment le cheval peut être plus heureux, plus frais, plus libre dans sa tête.

Quand on a un crack dans l’écurie tout est plus facile. Dynamix arrive gentiment à maturité et les autres suivent. C’est plus facile de faire un programme car les épreuves les plus importantes sont avec elle et elle ne se rate quasiment jamais si je ne me rate pas, tout est plus facile. Le fait d’avoir ce phénomène dans mon écurie aide toute l’équipe. », confiait le Suisse.

De son côté, Julien Gonin, meilleur Tricolore du jour, ne pouvait que se satisfaire du comportement d’Estrella de la Batia : « Je suis très content et fier de ma jument. Quand je veux faire les contrats, ma jument a une petite foulée mais elle va plus vite que les autres et je gagne du temps. J’ai acheté Estrella en fin d’année de 5 ans. J’étais au Winter Tour, qui est un concours d’entraînement d’hiver à Chazey, avec mon ami Jérôme Aguettaz nous emmenions une vingtaine de nos jeunes chevaux sauter. Dans le manège j’ai vu sauter cette jument sur un parcours à 80 cm et je l’ai trouvée bien. On l’a demandée, elle était à vendre et on l’a achetée à son éleveuse. Elle avait pas mal de tempérament alors elle avait fait pas mal de cavaliers avec qui cela n’avait pas été si simple. On a fait tranquillement avec elle. On pouvait critiquer des choses mais elle a toujours eu un pétard. Parfois j’avais la fougue qui prenait le dessus alors elle perdait le contrôle de son physique à cause de sa fougue. A force de travail, de recherche et répétition j’ai réussi à la contenir. Ce n’est toujours pas normal par rapport à un cheval classique mais j’ai déjà bien gagné. J’ai acheté sa mère, j’ai Estrella, sa fille et j’ai fait du transfert d’embryon avec sa fille donc l’an prochain j’aurai quatre générations dans mes prés. Je suis né à vingt minutes d’ici donc j’ai toujours envie d’être performant. J’avais ciblé pour la jument cette épreuve qui est haute mais avec un parcours moins long et moins technique que le Grand Prix Coupe du Monde. Estrella se donne tellement qu’avant de faire un parcours comme le Grand Prix Coupe du Monde elle doit encore répéter pour donner moins d’énergie en début de parcours afin d’en garder à la fin parce que souvent ces chevaux qui donnent beaucoup se coupent un peu les jambes pour sauter les quatre derniers. C’est ce que je travaille. Je vais aller à Rouen et j’aimerais aller à Genève pour terminer la saison. », expliquait-il.

Résultats complets des Equita Masters

Photo : Steve Guerdat et Caracho, vainqueurs des Equita Masters de Lyon – Crédit photo : PSV Jean Morel