Rien n’arrête Scott Brash cette saison ! Auteur de deux manches de haut vol, le Britannique a remporté avec Chadora Lady le mythique Top Ten, qu’il avait déjà gagné en 2014 avec Sanctos. Le numéro un mondial Kent Farrington s’est incliné d’un cheveu avec Toulayna. Fautif en première manche, Richard Vogel est monté sur la troisième marche du podium en compagnie de Cloudio.
Attendu chaque année par les meilleurs cavaliers de la planète, le Top Ten a une nouvelle fois offert un spectacle exceptionnel au public de Palexpo. A l’issue de la première manche, tout restait très ouvert avec quatre couples sans-faute, un avec un point et les autres à une faute. Les dix cavaliers avaient donc chacun encore la possibilité d’accrocher un podium.
Ouvreur de cette deuxième manche à cause d’une faute en première manche, le couple vainqueur du Grand Prix 2024 Harrie Smolders (5ème)/Monaco (Cassini II x Contender), sans prendre tous les risques, a réalisé un parcours fluide et rapide et mis la pression à ses adversaires. Juste derrière lui, Ben Maher a tenté le tout pour le tout mais il a dû faire face à une dérobade de sa monture Dallas Vegas Batilly (Cap Kennedy x L’Arc de Triomphe) qui l’a fait chuter.
Comme à son habitude, Richard Vogel a pris des risques pour remonter au classement. En selle sur Cloudio (Casall x Cassini I), il est parvenu à abaisser le chronomètre du Néerlandais de plus de quatre secondes. Julien Epaillard (8ème), qui l’avait battu à Stuttgart dans le Master il y a quelques semaines, a cette fois dû s’incliner. Son chronomètre avec Donatello d’Auge (Jarnac x Hello Pierville) était meilleur, mais le couple a été fautif sur l’avant-dernier, l’ancien numéro 10. Même punition pour Daniel Coyle (7ème), en selle sur Incredible (Clinton x Heartbreaker), qui disputait son premier Top Ten. L’Irlandais a réussi l’exploit d’être encore plus rapide que Julien mais a buté sur le 10 comme en première manche.
De son côté, Christian Kukuk (6ème), pénalisé par le temps pour sept centièmes de trop en première manche, était associé à Just Be Gentle (Tyson x Ticallux Verte). Parti pour assurer le sans-faute, il s’est fait piéger sur le vertical numéro sept.
Fabuleux en première manche où il a signé un magnifique sans-faute en s’élançant en ouvreur, Steve Guerdat (9ème) a cette fois commis deux fautes avec son fidèle Venard de Cerisy (Open Up Semilly x Djalisco du Guet), à qui il semblait manquer un ou deux concours pour être à son pic de forme. Logique quand on sait que le Suisse a été opéré deux fois du dos cette saison et n’a quasiment pas concouru ces trois derniers mois. Il faut néanmoins saluer l’exploit réalisé par le cavalier qui est parvenu à revenir extrêmement vite au plus haut niveau.
Venu à Genève sans son étalon Ermitage Kalone, Gilles Thomas (4ème), qui participait pour la première fois à cette épreuve de prestige, avait engagé l’ultra performante Qalista DN (Emerald Van’t Ruytershof x Landetto) pour sa première participation au Top Ten. Très rapide, il a lui aussi buté sur ce satané vertical 10.
Scott Brash s’est ensuite élancé avec la bouillonnante Chadora Lady (Chacco Blue x Nintender). Malgré une incompréhension en début de parcours qui aurait pu leur coûter cher, le couple s’est ensuite joué de toutes les difficultés et est resté sans-faute dans un bon chronomètre de 45’63.
Kent Farrington avait toutes les cartes en main pour s’offrir une nouvelle victoire avec la véloce Toulayna (Toulon x Parco). Habitué a réalisé des barrages incroyablement rapide, l’Américain a finalement trop assuré et a achevé son parcours en 45’79, soit seize centièmes de trop pour espérer d’imposer, ce qui a bien évidemment fait le bonheur de Scott Brash, don c’était la deuxième victoire dans cette épreuve en six participations : « Cette épreuve est unique, nous voulons tous y participer et le gagner. Les dix cavaliers qui ont la chance d’y participer sont ravis de monter cette épreuve. Je pense que si on la sautait dix fois on aurait dix résultats différents. Honnêtement ma deuxième manche n’était pas parfaite. Chadora Lady est une jument très rapide et qui cherche les obstacles. Quand je suis allé pour sauter le quatrième obstacle, elle a cru que je voulais aller sur le double ce que j’aurais dû anticiper. Il y a eu un petit cafouillage mais elle a réussi à sauter le vertical sans-faute. La ligne d’après était difficile à cause de notre désorganisation mais elle est tellement rapide naturellement qu’elle a bien fait. Je pensais que Kent allait me battre mais j’ai été très content de sa stratégie !
Je l’ai dit plusieurs fois cette semaine, je suis dans une position incroyablement chanceuse de disposer de trois chevaux incroyables ici. Ce sont mes trois meilleurs chevaux et ils ont chacun remporté deux Grands Prix CSI5* cette année. A ce stade je ne sais pas qui je vais monter dimanche, c’est une décision difficile. Le plan a toujours été de monter Folie qui est très en forme et se sent très bien mais elle a moins d’expérience que Jefferson que je connais très bien et qui est dans une forme incroyable. Il y a une grande chance que je regrette mon choix dimanche. », confiait le vainqueur.
Kent Farrington, titré en 2015 avec Voyeur et en 2019 en compagnie d’Austria 2 était de son côté extrêmement déçu d’être passé si près de son troisième succès dans le Top Ten : « Ma stratégie a été très mauvaise. J’ai regardé le parcours de Scott et ma stratégie était de faire un parcours fluide. Même si sa jument est très rapide, je pensais le battre sur la vitesse naturelle de ma jument. Il y avait beaucoup de fautes sur l’avant-dernier que j’ai choisi de soigner. Cela m’a fait perdre un peu de temps et j’ai atterri un peu à l’extérieur ce qui m’a obligé à faire dix foulées sur le dernier alors qu’il aurait fallu que j’en fasse neuf. J’ai manqué la victoire de peu à cause de cela. », expliquait-il.
A l’inverse, Richard Vogel, troisième cavalier ambassadeur Rolex présent sur le podium et ancien cavalier de la Young Riders Academy était ravi de la belle performance de sa monture : « Je suis plus que fier de la manière dont a sauté Cloudio ce soir. C’est sa première fois à Genève mais il semble apprécier les grands événements. Il a très bien sauté à Aix-la-Chapelle et à Calgary et de nouveau ici, il semble vraiment aimer les concours Rolex. J’étais un peu déçu après la première manche. Je pensais que les trois foulées seraient un peu courtes pour moi et il m’a presque trop bien écouté. Les trois foulées sont devenues longues et il n’a pas pu franchir le vertical sans-faute. Je suis content d’avoir pu me rattraper en deuxième manche. », racontait-il.
Lors de sa victoire dans le Top Ten en 2014 avec Sanctos, Scott Brash avait remporté le Grand Prix deux jours plus tard. Souhaitons-lui que l’histoire se répète afin qu’il poursuivre son exceptionnelle saison 2025.
Photo : Scott Brash et Chadora Lady, vainqueurs du Top Ten – Crédit photo : Claire Simler