Carlo_Skelton_Chantilly2012C'est un énorme champion qui inscrit aujourd'hui son nom au palmarès du Grand Prix Equidia Life de Chantilly : Nick Skelton, véritable légende vivante du saut d'obstacles britannique, congénère des frères Whitaker, multiple médaillé depuis les années 80. Si Nick est désormais quinquagénaire, il fa...llait être très jeune dans sa tête et physiquement pour aller chercher cette victoire dans un barrage qui est certainement le plus rapide de l'histoire du jumping de Chantilly.

Onze cavaliers étaient invités à  la seconde manche de ce Grand Prix : onze concurrents ont été sans-faute dans la première manche, cela tombait bien, car ainsi cette seconde manche se transformait en véritable barrage. Un barrage de folie ouvert par Laura Kraut avec Woodstock en 40.41. Un chrono que son compagnon anglais n'a pas cherché à  respecter l'améliorant de 2 secondes et 78 centièmes au prix d'une galopade de folie de l'avant dernier obstacle à  l'ultime oxer : « On ne sait jamais ce qui va se passer quand on arrive à  une telle vitesse sur un oxer de cette taille, mais dès la réception du vertical, j'ai vu que j'avais une bonne distance sur laquelle je pouvais avancer même si le cheval a pris sa battue un peu loin (au moins 2,50 m, ndlr) mais je savais que cela allait bien se passer. Il est rapide de nature et peut couvrir de grandes trajectoires sur les obstacles ce qui fait gagner du temps, spécialement dans ses barrages : c'est un sauteur rapide. »

La messe était dite, mais à  ce stade de l'épreuve, personne ne le savait encore et les cavaliers s'en sont donnés à  cÅ“ur joie, pour le plus grand bonheur du public, pour essayer de « rattraper » Nick Skelton. Le Français Patrice Delaveau est passé tout près de l'exploit avec Ornella Mail*HDC : il lui aura manqué 38 petits centièmes de seconde et prenait pour la deuxième année consécutive la 2ème place de ce Grand Prix devant Denis Lynch et Lantinus, eux-aussi dans la même seconde !

Ce Grand Prix Equidia Life était donc le dernier grand rendez-vous international avant les Jeux olympiques de Londres, une échéance o๠le Britannique fait figure de grand favori : « C'est toujours bien de terminer sur une victoire avant les Jeux, cela veut dire que je vais bien, que les chevaux sont en forme. Notamment Big Star que je monterai aux Jeux et que j'ai monté ici dans deux petites épreuves histoire de la garder dans le rythme de la compétition. Il avait besoin de parcours sans enjeux. » L'homme est-il irrité par ce costume de favori dans lequel semblent vouloir le mettre beaucoup d'observateurs avisés ? « Non, j'assume, c'est plutôt agréable et en tout cas, cela ne me met pas la pression, j'ai un très bon cheval, je sais de quoi il est capable même s'il est un peu jeune et pourrait manquer d'expérience. Non, ça ne m'ennuie pas que l'on me voit en favori et ce n'est pas ça qui me mettra la pression. Londres sera un autre jour, un autre concours et quand les Jeux seront finis on passera au concours suivant. » D'ailleurs, la préparation olympique du champion britannique se fera sans plus de cérémonie que ça : à  la maison en attendant de se rendre directement à  Greenwich Park : « On n'habite pas loin de Londres, je pourrai le travailler tranquillement tous les jours, il pourra profiter de ses paddocks. Pas besoin d'en faire trop ! » Une compétition olympique o๠quelqu'un lui manquera : Michael Whitaker (encore 7ème aujourd'hui dans ce même Grand Prix) : « C'est vraiment dommage, c'est quelqu'un de tellement fiable en équipe. Cela fait des années et des années que nous concourrons ensemble dans la même équipe. C'est vraiment un gars sur qui on peut compter. »
La 9ème édition du Jumping s'est donc conclue sur un God save the Queen célébrant l'un des plus grands de ce sport et peut-être le public (encore 6.000 spectateurs dimanche) le plus expert du circuit international français, le plus courtois aussi car il a tenu à  rester jusqu'à  la fin de la remise des prix, peut-être que ce public a eu la chance de rendre hommage à  celui qui pourrait bien être champion olympique dans 15 jours. Ce serait une belle histoire, en tout cas.


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Communiqué et photo RB Presse