Fautif dans l’épreuve de Chasse, Martin Fuchs s’est bien rattrapé en remportant la deuxième étape de la Finale Coupe du Monde en compagnie de Leone Jei. Max Kühner, en selle sur Elektric Blue P et Alessandra Volpi, associée à Gipsy Love, ont complété le trio de tête d’une épreuve riche en rebondissements. De nouveau au rendez-vous, Julien Epaillard a confirmé son leadership au classement général alors que son compatriote Kevin Staut, 4ème au provisoire, pourra également espérer monter sur la plus haute marche du podium dimanche.

Vingt-quatre heures après l’épreuve de Chasse, Gérard Lachat, accompagné de Grégory Bodo, a proposé pour la deuxième étape de la finale de la Coupe du Monde un parcours beaucoup plus gros que la veille, qui demandait aux cavaliers de signer un tracé parfait pour espérer se qualifier pour le barrage. Le triple numéro cinq placé en sortie de virage, le vertical numéro sept, avec un bidet en faux appel, mais aussi le double palanque-oxer numéro dix et la dernière ligne constituaient les plus grosses difficultés du parcours qui comptait quatorze obstacles pour dix-sept efforts.

Comme on pouvait l’imaginer, la majorité des premiers partants, peu habitués à ce niveau de difficulté, ont beaucoup souffert. Quatre des dix premiers couples au départ n’ont pas terminé le parcours alors que quatre autres en sont venus à bout dans la douleur avec au moins trois fautes au compteur. La belle surprise de ce début d’épreuve est venue de la cavalière d’Afrique du Sud Bronwyn Meredith Dos Santos, uniquement fautive sur la sortie du triple en compagnie de la courageuse Bibisi (Calato Karma).

Décevant la veille, Daniel Coyle, onzième de la liste de départ, a débloqué le compteur des parcours sans-faute avec l’aérien Incredible (Clinton x Heartbreaker). Il a été imité un peu plus tard par deux cavaliers qui avaient choisi de changer de monture pour cette deuxième étape : Hans-Dieter Dreher, cette fois en selle sur Elysium (Zirocco Blue VDL x Coronado) et Max Kühner, associé à son fidèle Elektric Blue P (Eldorado Van de Zeshoek x For Pleasure). Ils ont été rejoints par trois autres couples : La jeune américaine Alessandra Volpi, qui montait la fantastique Gipsy Love (Guidam Sohn x L’Esprit), le Suisse Martin Fuchs, qui a répondu présent à domicile avec Leone Jei (Baltic VDL x Corland) et le leader du classement provisoire Julien Epaillard, qui n’a pas flanché en compagnie de Donatello d’Auge (Jarnac x Hello Pierville).

Au rang des déceptions, notons une faute sur le dernier de Richard Vogel et United Touch S (Untouched x Lux Z), qui pourrait bien coûter le podium du classement général au couple mais aussi les deux fautes d’Edouard Schmitz, qui a eu le malheur de voir la martingale de Gamin Van’t Naastveldhof (Chacco Chacco x Toulon) se casser alors qu’il était bien parti pour se qualifier pour le barrage. Les cavaliers belges, qui paraissaient tous deux capables de monter sur le podium dimanche, ont perdu tout espoir de bon classement : Pieter Devos a semblé avoir perdu son sang-froid aux rênes de Casual DV Z (Cornet Obolensky x Cicero Z Van Paemel), avec trois fautes et une volte. De son côté, Grégory Wathelet, après une faute à mi-parcours, a accéléré pour tenter de rester dans le wagon de tête mais sa monture Bond Jamesbond de Hay (Diamant de Semilly x Kannan) s’est bloquée sur sa reprise à l’abord de l’ultime obstacle, ce qui a coûté treize points au couple. Côté Tricolore, Julien Anquetin a laissé trois barres à terre avec Blood Diamond du Pont (Diamant de Semilly x Arpege Pierreville) alors que Kevin Staut a fait tomber le dernier en compagnie de l’expérimentée Visconti du Telman (Toulon x Dollar du Murier).

Au barrage, l’ouvreur Daniel Coyle a connu un parcours difficile avec une dérobade sur le numéro un ainsi que des fautes sur les trois obstacles suivants. De son côté, Hans-Dieter Dreher était parti très vite mais il s’est malheureusement écrasé sur le dernier obstacle avec Elysium. Max Kühner, qui avait un tracé à peu près équivalent, a bien failli subir le même sort après avoir décollé sur une foulée très longue sur le dernier, mais Elektric Blue P s’est démené pour franchir l’obstacle sans-faute, permettant au couple de s’emparer de la tête du classement provisoire. Derrière lui, Alessandra Volpi a préféré assurer un beau double sans-faute avec une Gipsy Love toujours aussi aérienne. 

Martin Fuchs savait que pour remonter au classement général il lui fallait prendre tous les risques. Son cheval de tête Leone Jei a répondu présent et lui a permis de devancer l’Autrichien d’une seconde et demie. Il sera finalement le dernier partant, Julien Epaillard ayant finalement préféré faire l’impasse sur le barrage. Si cette stratégie empêchera le Français de partir avec une éventuelle barre d’avance en finale, elle permettra sans doute à sa monture de se présenter dimanche avec davantage de fraîcheur.

10ème de l’épreuve de Chasse, Martin Fuchs était ravi de sa victoire ce soir : « C’est une victoire spéciale dans ce concours incroyable. Être qualifié était déjà une grande satisfaction mais gagner aujourd’hui en partant en dernier est fantastique. Leone Jei a donné le meilleur de lui-même lors des deux parcours. De mon côté, j’ai fait quelques erreurs mais il m’a bien aidé. Je ne savais pas que Julien ne sauterait pas le barrage mais je pense que de toute façon je n’aurais pas monté mon barrage de manière différente. Je savais que Max était déjà très rapide et le barrage me convenait bien. Mon cheval a parfaitement géré les demi-tours serrés et les grandes galopades, il a répondu présent et était bien avec moi. Je vais regarder mes vidéos ce soir, voir ce que j’ai bien fait mais aussi ce que j’ai raté pour corriger mes erreurs dimanche. », confiait le vainqueur.

De son côté, Max Kühner a effectué un changement de cheval gagnant qui l’a mené à la deuxième place : « Je suis content du résultat mais pas de la manière dont j’ai monté. Mon barrage n’était pas très fluide. J’ai perdu un étrier sur le virage du mur et j’ai eu un mauvais abord sur le dernier mais le cheval a bien fait. Demain le cheval va bouger un peu tout en ayant une journée facile pour être en forme dimanche. Il y a des couples forts classés devant moi qui peuvent tout à fait signer un double sans-faute, je vais faire de mon mieux et nous verrons. », racontait-il.

Enfin, Alessandra Volpi ne pouvait que se réjouir d’un podium qu’elle n’attendait probablement pas en débarquant sur le sol suisse : « Je me sens vraiment bien, je suis contente de moi et de ma jument. Elle a tout donné ces deux derniers jours. J’ai déjà dépassé toutes mes attentes de la semaine avant même de sauter dimanche. Je monte Gipsy depuis un peu plus d’un an. C’est une jument très talentueuse et intelligente mais un peu particulière et il a fallu un peu de temps à moi et à mon équipe pour bien la connaître. Elle  a énormément évolué ces derniers mois et nous impressionne à chaque fois qu’on lui demande de franchir un nouveau palier. J’ai beaucoup de chance de la monter. C’est ma deuxième finale Coupe du Monde, j’étais à Leipzig en 2022. Nous allons essayer d’avoir le meilleur jour off possible et d’être dans la meilleure forme possible dimanche. J’ai passé les dernières semaines avant cette finale à sauter à Wellington sur les plus petites pistes possibles pour que nous nous préparions toutes les deux avant de venir. La transition n’est pas facile mais nous nous en sommes bien sorties. 

Au barrage j’ai vu que les deux premiers couples avaient fait des fautes alors j’ai préféré faire un bon barrage en conservant la confiance de la jument avant de sauter dimanche. J’ai eu la chance que Julien ne saute pas ce qui m’a permis de terminer troisième. », confiait-elle.

Résultats complets de la deuxième étape de la Finale Coupe du Monde 

Au classement général, les cartes sont quelque peu rebattues : Si Julien Epaillard conserve la tête avant la finale, il est désormais suivi de près par Martin Fuchs et Henrik Von Eckermann, qui partiront dimanche avec deux points au compteur. Kevin Staut remonte au 4ème rang provisoire avec trois points, à égalité avec l’Américaine Lillie Keenan et le Britannique Ben Maher. 3ème ce soir, Alessandra Volpi effectue une belle remontée en passant de la 12ème à la 7ème place du classement provisoire à tout juste une barre de la tête. Grâce à sa 2ème place du jour, Max Kühner est 8ème avec 6 points de retard sur Epaillard, juste devant le couple d’Allemands Sophie Hinners et Richard Vogel, respectivement à 7 et 8 points du leadership. Tout restera encore à faire dimanche lors de la finale qui se disputera en deux manches à partir de 14 heures.

Classement général après les deux premières étapes 

Photo : Martin Fuchs et Leone Jei, vainqueurs de la deuxième étape de la finale Coupe du Monde de Bâle – Crédit photo : Claire Simler

 

Belle soirée pour les cavaliers tricolores à la finale Coupe du Monde de Bâle ! Julien Epaillard s’est imposé dans l'épreuve de Chasse en compagnie de Donatello d’Auge alors que Kevin Staut s’est emparé d’une belle 5ème place avec sa fidèle Visconti du Telman. Ben Maher et Lillie Keenan, 2ème et 3ème, ont eux aussi pris une sérieuse option pour le podium final.

Julien Epaillard et Donatello d’Auge (Jarnac x Hello Pierville) ont débuté la finale Coupe du Monde de Bâle comme ils avaient terminé l’étape qualificative de janvier : par une victoire ! Le couple, qui faisait partie des grands favoris pour l’épreuve de Chasse, n’a pas déçu, débutant son Championnat de la meilleure des manières : « Mon cheval se sent bien ici. Le sol est bon et il convient bien à mon cheval qui est déferré. Nous avons eu un bon début, le cheval a bien sauté. La route est encore longue et il reste de nombreux obstacles à sauter sans-faute. J’espère que je n’ai pas trop demandé à mon cheval aujourd’hui et que demain il ne sera pas trop à plat. Ce cheval est né à la maison, c’est comme s’il était un membre de la famille. C’est un cheval important pour nous avec un super caractère. Ma tactique est d’essayer d’enchaîner les parcours sans-faute. L’idée est de réussir à bien le garder frais et de monter au mieux. », confiait le vainqueur.

 Il s’en est fallu de peu pour qu’il se fasse chiper la victoire par Ben Maher, qui montait pourtant avec un pied cassé. Associé à l’exceptionnel Point Break (Action Breaker x Balou du Rouet), le Britannique a achevé son parcours avec seulement treize centièmes de retard sur le Français : « J’ai de la chance de pouvoir d’avoir un étrier spécial qui ne me gêne pas trop quand je monte. Point Break a été exceptionnel aujourd’hui, très confiant et relâché ce qui est important pour lui. Il y a encore un long chemin à faire mais je suis très heureux d’être bien placé. J’avais décidé de l’emmener à l’étape de Bâle en janvier en prévision de cette finale afin qu’il ait vu la piste. C’est un cheval sensible qui apprend encore et c’était bien qu’il se familiarise avec l’environnement. Il avait très bien sauté dans le Grand Prix Coupe du Monde. Au barrage j’avais pris un risque qui n’avait pas payé puis je lui ai laissé une pause. C’est son premier championnat mais j’ai le sentiment qu’aujourd’hui il a suffisamment d’expérience. Mon but est de ne pas faire de fautes jusqu’à dimanche ! Aujourd’hui ce n’était pas une épreuve où l’on pouvait gagner mais plutôt où l’on avait beaucoup à perdre. Je sais que Point Break aligne les parcours sans-faute si je fais bien mon travail mais on sait que dans ce sport cela peut vite tourner. », expliquait-il.

S’il se disait dans les couloirs que l’équipe américaine n’était pas venue avec ses cavaliers de tête à Bâle, certains d’entre eux ont su tirer leur épingle du jeu, à commencer par Lillie Keenan, troisième à moins de quatre dixièmes de Julien Epaillard en compagnie de Kick On (Warrior x Caretino Glory) : « J’avais vu que les six derniers vainqueurs de la finale avaient remporté l’épreuve de Chasse donc je savais qu’il fallait tenter quelque chose aujourd’hui. Avec McLain Ward qui m’entraîne nous avons vraiment fait un plan en visant la victoire. Mon cheval n’a pas encore beaucoup d’expérience et je pensais que j’allais devoir beaucoup improviser mais il m’a fait mentir. J’ai acheté Kick On il y a un an et demi et il y a un an il ne sautait que des Grands Prix CSI2*. C’est un cheval qui a toutes les qualités dont on rêve : il est rapide, respectueux, très intelligent, avec un caractère bien trempé et il aime ce qu’il fait. A chaque fois que je lui ai demandé de franchir un cap il m’a montré qu’il n’avait aucun problème à le faire. 

Aux Etats-Unis, durant la saison hivernale, nous évoluons principalement à l’extérieur. Mon cheval n’étant pas encore très expérimenté, j’ai décidé de le faire venir en Europe il y a quelques semaines pour que nous puissions nous préparer à cette finale à ‘s-Hertogenbosch. Quelle que soit la piste les meilleurs cavaliers du monde peuvent monter sur tout type de piste et en indoor il faut bien inspecter les coins et recoins pour trouver les meilleures opportunités.

Venir ici pour la finale de la Coupe du Monde était déjà une grande réussite et être dans le top trois est vraiment irréel. Je veux tout d’abord profiter de ce moment. Je suis très fière de mon cheval et bien sûr je veux essayer de ne pas commettre la moindre faute les prochains jours. Mon cheval n’est pas encore familier avec le format championnat et c’est ma première finale de Coupe du Monde alors je vais tout prendre jour après jour et en profiter. », racontait l’Américaine.

Numéro un mondial et tenant du titre, Henrik Von Eckermann avait hérité d’un tirage au sort difficile. Passé en numéro quatre de l’épreuve, il a réalisé le premier parcours sans-faute avec Iliana (Cardento x Gentleman), a longtemps occupé la tête de l’épreuve et a finalement échoué à moins d’une seconde de Julien Epaillard. 4èmede l’épreuve, le Suédois a encore toutes ses chances de conserver son titre. 

Malheureux l’an dernier à Riyad avec une élimination dès l’épreuve de Chasse, Kevin Staut a remis les pendules à l’heure en se montrant à son meilleur niveau avec une Visconti du Telman (Toulon x Dollar du Murier) des grands jours. 5ème, le couple pourra lui aussi prétendre à une place sur le podium s’il enchaîne les parcours sans-faute. Respectivement au 6ème, 7ème et 8ème rang, Grégory Wathelet, en selle sur Bond Jamesbond de Hay (Diamant de Semilly x Kannan), Sophie Hinners, associée à My Prins (Zilverstar T x Winningmood) et Pieter Devos, qui montait la fantastique Casual DV Z (Cornet Obolensky x Cicero Z Van Paemel) ont eux aussi fait forte impression et seront à suivre dès demain dans l’épreuve à barrage.

A l’inverse, le troisième Tricolore, Julien Anquetin, qui disputait sa première finale de Coupe du Monde, a laissé deux barres à terre avec Blood Diamond du Pont (Diamant de Semilly x Arpege Pierreville), le reléguant à la 23ème place. Déception aussi pour Hans-Dieter Dreher, qui avait un gros coup à jouer en compagnie de Vestmalle des Cotis (Baloubet du Rouet x Quidam de Revel) mais s’est retrouvé 22ème après deux fautes. La plus grosse désillusion du jour était à mettre à l’actif de Maikel Van der Vleuten et du multi-médaillé Beauville Z (Bustique x Jumpy des Fontaines). Après une bonne entame, le couple a commis une grosse faute sur la barre de spa d’entrée du double qui a tout déréglé. Une volte et une autre faute ont coûté très cher à la paire, 38ème.

Tout reste encore à faire et l’épreuve de ce soir, disputée avec barrage, pourrait bien rebattre les cartes.

Résultats complets de l’épreuve de Chasse

Classement général après la première étape

Photo : Julien Epaillard et Donatello d’Auge, vainqueurs de l’épreuve de Chasse de la Finale Coupe du Monde de Bâle – Crédit photo : Claire Simler

 

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Déjà vainqueur à deux reprises du Grand Prix Hermès avec Ryan des Hayettes, Simon Delestre s’est imposé cette fois avec l’exceptionnel Cayman Jolly Jumper, déjà vainqueur quelques jours plus tôt du Grand Prix CSI5* de ‘s-Hertogenbosch. Robert Whitaker et Max Kühner ont complété le podium.

Les tribunes étaient combles dimanche après-midi pour assister au Grand Prix Hermès, de retour au Grand Palais après avoir été déplacé au Grand Palais Éphémère durant une période de travaux. Cinquante couples ont pris le départ du parcours tracé par Santiago Varela, qui avait officié l’an dernier à Versailles à l’occasion des Jeux Olympiques. 

Si le parcours n’a pas semblé mettre les chevaux à l’effort, il s’est révélé très délicat. Pas moins de treize paires ont préféré abandonner. Les difficultés se sont concentrées sur le vertical numéro quatre dans le travers, le milieu du triple numéro cinq, le double de verticaux placé en numéro sept mais aussi l’ultime oxer qui a notamment privé de barrage Grégory Cottard et sa fidèle Cocaine du Val (Mylord Carthago x Si Tu Viens). Le temps accordé a également joué son rôle puisque trois couples ont été privés de barrage pour un point de temps dépassé : Marcus Ehning et Priam du Roset (Plot Blue x Tanael du Serein), Gilles Thomas et Ermitage Kalone (Catoki x Kannan) ainsi que son compatriote Nathan Budd, en selle sur Touardo Blue Z (Toulon x Arko III). Neuf paires ont décroché leur place pour la bataille au chronomètre.

Premier à s’élancer, Robert Whitaker (2ème) a d’emblée mis la pression sur ses adversaires. Associé à Vermento (Argento x Skippy II), qui sera son partenaire à l’occasion de la finale Coupe du Monde de Bâle, il a serré ses virages et a signé le premier double sans-faute de l’épreuve. 

Fidèle à sa réputation, l’Allemande Kendra Claricia Brinkop était bien partie pour le devancer, mais une hésitation d’Enrico de la Pomme (Vigo d’Arsouilles x Ingmar) sur le demi-tour a anéanti tous ses espoirs. 

Habitué des podiums, Max Kühner (3ème) s’est ensuite élancé en compagnie de Julius Caesar (Couleur Rubin x Cancara). Auteur d’un bon barrage, il a échoué à cinq dixièmes du Britannique.

Associé à Untouched LB (United Touch S x Cornet Obolensky), tout juste âgé de 9 ans, Christian Ahlmann (4ème) n’a pas pris tous les risques mais il a montré qu’il détenait très certainement avec ce jeune étalon un cheval promis à un très bel avenir.

Invité surprise du barrage, Adrian Schmid (8ème) a laissé à terre l’oxer sur bidet et ajouté un point de temps dépassé avec Chicharito (Casalito x Quo Vados). 

Soutenu par un public totalement acquis à sa cause, Simon Delestre a pris le départ avec son phénoménal Cayman Jolly Jumper (Hickstead x Quaprice Bois Margot). Sur un nuage après sa victoire la semaine précédente à ‘s-Hertogenbosch, le couple n’a pas hésité à jouer le jeu, tournant notamment au plus court sur le demi-tour. Bien lui en a pris puisque le couple s’est emparé de la tête du classement provisoire sous les acclamations d’un public conquis.

Alexa Ferrer a tout tenté pour inscrire son nom au palmarès du Grand Prix.  En compagnie de Fleur d’Oz(Olimbos Merze x Papillon Rouge), la cavalière tricolore y a cru jusqu’au bout mais a malheureusement été pénalisée d’une faute sur l’ultime vertical alors qu’elle était plus rapide que son compatriote.

De retour à son meilleur niveau après avoir été éloigné plusieurs mois des terrains, Darc de Lux (Darco x Contender) semblait très à l’aise sous la selle d’Andreas Schou (7ème). La paire a malheureusement écopé d’une barre sur l’oxer sur bidet.

Dernier au départ, Grégory Wathelet (6ème), de retour de blessure depuis peu, a pris tous les risques avec Ace of Hearts (Aliandro B x Ra). La victoire était à portée de main mais l’ultime vertical est resté à terre, offrant un nouveau succès à Simon Delestre.

Une victoire qui a bien évidemment ravi le public présent, mais également la Maison Hermès dont Simon Delestre est un partenaire de longue date. Vainqueur des deux derniers Grands Prix disputés au Grand Palais avant les travaux, il est de nouveau le grand vainqueur pour ce retour aux sources : « C’est un sentiment particulier, très surprenant car gagner deux Grands Prix de ce niveau en deux semaines ne m’est jamais arrivé. J’ai toujours pensé que Cayman était un cheval de légende. Il a eu quelques déboires sur les dernières années mais aujourd’hui il est à 100% et il peut montrer à tout le monde que c’est un cheval exceptionnel, au-dessus du lot. J’ai déjà monté quelques cracks mais lui c’est encore autre chose. Il a beaucoup de similitudes avec Ryan mais avec encore plus de moyens et de foulée. Le plus délicat c’est de canaliser sa fougue. Au barrage quand j’ai simplement ouvert les doigts pour le virage sur le vertical jaune j’ai su que j’allais un peu galérer mais on ne gagne pas un Grand Prix de ce niveau-là sans prendre un risque ou alors on fait un barrage tranquille on et termine 5ème. Je savais que ce serait une difficulté pour moi mais c’est passé parce que le cheval est un tel génie qu’au dernier moment il trouve une solution. J’ai confiance en lui et je sais que même si je suis dans une galère il va s’en sortir. Je savais qu’il fallait tenter quelque chose, il fallait forcément prendre des risques pour gagner. 

Gagner un Grand Prix cinq étoiles est toujours quelque chose d’exceptionnel, c’est toujours une émotion immense. Je place cette victoire au Grand Palais au même niveau que mes deux victoires avec Ryan. 

L’objectif est de maintenir Cayman au top de sa forme toute la saison, c’est lui qui va me guider. Les Championnats d’Europe peuvent être un objectif mais j’ai aussi la chance d’avoir d’autres chevaux qui peuvent y participer. L’an dernier nous avions tout axé sur les Jeux Olympiques et cela ne s’est pas déroulé comme prévu puisque le cheval s’est blessé à Rotterdam à un mois de l’événement. Cette année il n’y a pas de pression à lui mettre, quand il est en forme c’est une arme atomique. Il va avoir quelques semaines de repos jusqu’à Madrid et Amelusina va prendre la suite jusque-là.», confiait Delestre.

Robert Whitaker se satisfaisait quant à lui pleinement de sa 2ème place à quelques jours de la finale Coupe du Monde de Bâle où il fera partie des favoris : « J’étais le premier à partir au barrage et je savais que je ne gagnerais pas. J’étais très content de mon parcours, j’ai trouvé que mon cheval avait sauté de manière fantastique. J’étais très rapide dans la plupart du barrage. Peut-être que sur le dernier j’aurais pu faire une foulée de moins mais je ne suis pas sûr que j’aurais fait un barrage différent si j’étais parti plus tard. Le cheval a très bien sauté et je pense que je ne pouvais pas aller beaucoup plus vite. C’est la première fois que je viens ici et j’ai beaucoup aimé ce concours. Je suis très content d’être là et d’avoir gagné cet après-midi mon premier flot du week-end. 

Le cheval a très bien sauté cette semaine et c’est une bonne préparation pour la finale Coupe du Monde. Plus il saute meilleur il est alors normalement cela devrait être un avantage pour la finale. Après un bon classement aujourd’hui cela m’apporte aussi de la confiance.», expliquait le Britannique.

Résultats complets du Grand Prix Hermès

Photo : Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper, vainqueurs du Grand Prix Hermès -  Crédit photo : Christophe Tanière

Pour son retour au Grand Palais, le Saut Hermès s’est offert un beau vainqueur dans la première épreuve majeure du week-end avec le succès de Gilles Thomas. Martin Fuchs et Kendra Claricia Brinkop ont complété le podium.

Après plusieurs éditions disputées au Grand Palais Éphémère, le Saut Hermès a repris ses quartiers au Grand Palais. Première épreuve majeure du week-end, le prix Hermès Sellier (1,50m) a vu 56 couples s’affronter au chronomètre hier après-midi pour tenter de décrocher un beau classement et par la même occasion leur qualification pour l’épreuve du Saut Hermès.

L’entrée du double numéro six, l’oxer numéro neuf avec un demi-tour difficile à négocier ou encore l’ultime oxer ont été les obstacles les plus fautifs du parcours.

Le Belge Gilles Thomas a tiré son épingle du jeu et s’est imposé avec la jument de 9 ans Qalista DN (Emerald x Landetto), qui faisait ses débuts en CSI5*. Le couple a été le seul à boucler son parcours sous la minute : « Ma jument a seulement 9 ans mais elle a déjà gagné beaucoup d’épreuves à 1,45 m et 1,50 m. C’était aujourd’hui sa première participation en 5 étoiles. Elle revient de trois semaines au Sunshine Tour en Espagne d’où elle revenue très en forme. Ça m’a décidé à l’amener ici. J’ai déjà participé trois fois au Saut Hermès mais c’était au Grand Palais Éphémère. C’était déjà très beau juste à côté de la Tour Eiffel, mais quand on arrive ici, c’est extraordinaire, unique. », confiait le vainqueur.Il a devancé le Suisse Martin Fuchs, déjà vainqueur de l’épreuve d’ouverture, qui avait sellé pour l’occasion L&L Upgrade (Ultimo x Baloubet du Rouet). L’Allemande Kendra Claricia Brinkop a complété le podium avec Ma Belle (Ugano Sitte x Bayard d’Elle). Eux aussi auteurs de deux bons parcours sans-faute, Christian Ahlmann et Max Kühner se sont classés 4ème et 5ème, respectivement en compagnie de D’Aganix 2000 Z (Dominator 2000 Z x Aganix du Seigneur) et Up Too Jacco Blue (Chacco Blue x Douglas). Au total dix-huit paires sont sorties de piste sans la moindre pénalité, dont le meilleur Tricolore du jour, Titouan Schumacher (7ème), qui ne cesse de briller avec Illusion (Balou du Rouet x Glennridge). 

Les dix meilleurs hommes et les dix meilleures femmes du jour s’élanceront cet après-midi pour tenter de remporter le Saut Hermès.

Résultats complets du prix Hermès Sellier

Photo : Gilles Thomas et Qalista DN, vainqueurs du prix Hermès Sellier – Crédit photo : Christophe Tanière