Discret durant toute la semaine, Martin Fuchs s’est bien rattrapé en remportant dimanche après-midi le mythique Grand Prix CSIO d’Aix-la-Chapelle qui s’était jusqu’alors toujours refusé à lui. Laura Kraut et Steve Guerdat ont complété le podium alors que la meilleure Tricolore du jour Nina Mallevaey, 5^ème, a une nouvelle fois été éblouissante et est passé tout près de la victoire pour sa première participation.

Il en rêvait depuis des années, il a enfin inscrit son nom au palmarès du Grand Prix le plus convoité de l’année ! Martin Fuchs a connu une histoire compliquée avec cette épreuve, qu’il aurait déjà pu gagner en 2016. A l’époque, il partait pour la victoire avec son crack Clooney qui avait finalement dérobé sur l’ultime obstacle, laissant un goût amer au cavalier suisse. Cette fois, aucun grain de sable n’est venu perturber le couple qu’il forme avec Leone Jei (Baltic VDL x Corland), qui a franchi chaque étape du Grand Prix avec brio pour l’emporter. Sa monture est devenue du même coup le premier cheval à accrocher quatre victoires en Grands Prix du Rolex Grand Slam dans sa carrière (deux fois à Spruce Meadows, une à Aix-la-Chapelle et une à Genève), devançant désormais d’une unité le seul cheval ayant remporté trois étapes du Grand Slam la même saison, Hello Sanctos. Ces dernières semaines n’avaient pourtant pas souri au Suisse, qui avait même préféré faire l’impasse du le Grand Prix CSIO de La Baule en compagnie de Leone Jei après une semaine compliquée avec ses autres montures.

Quarante cavaliers s’étaient qualifiés tout au long de la semaine pour le Grand Prix. La première manche du parcours tracé par Frank Rothenberger a vu la majorité des fautes se produire sur le milieu du triple, l’entrée du double de bidets et l’ultime combinaison, un double oxer-vertical qui a notamment pénalisé Olivier Perreau, auteur d’une belle prestation avec Dorai d’Aiguilly (Kannan x Toulon). Dix-huit paires se sont qualifiées pour la deuxième manche, dont quatorze avaient signé un parcours sans-faute dans le temps. La deuxième manche a sorti seulement trois couples du barrage, dont le numéro un mondial Kent Farrington, qui aurait bien pu faire parler la poudre avec Greya (Colestus x Contender), vainqueur de trois Grands Prix CSI5* cette saison.

Olivier Robert a ouvert un barrage à onze dans un bon tempo mais il s’est fait piéger sur l’entrée du double placé en avant-dernier avec Iglesias D.V. (Quasimodo Van de Molendreef x Indorado). Après le succès d’André Thieme et Chakaria l’an dernier, le public allemand attendait une victoire de l’un de ses compatriotes. Quatre d’entre eux se sont qualifiés pour le barrage mais aucun n’a réussi à signer un triple sans-faute. Champion Olympique à Paris l’an dernier, Christian Kukuk (7^ème) avait mené Checker (Comme Il Faut x Come On) au meilleur de sa forme mais le couple a été pénalisé sur l’entrée du double avant-dernier. Son coéquipier Gerrit Nieberg (9^ème), vainqueur en 2022 avec Ben, a réalisé un barrage raisonnable mais une faute avec son plaisant pie Ping Pong Van de Lentamel (Emerald x Toulon) l’a privé d’un top huit. Enfin, le couple Sophie Hinners (11^ème)/Richard Vogel (12^ème), favori du public allemand, a laissé deux barres à terre, respectivement avec Singclair (Singular LS x Cardento) et United Touch S (Untouched x Lux Z).

Auteur du plus grand retournement de situation du jour, Stephan de Freitas Barcha (4^ème) a signé le premier triple sans-faute de l’épreuve. Éliminé lors de la première manche de la Coupe des Nations après une impressionnante chute sur la rivière en compagnie de Primavera (Calvaro x Paroli), le Brésilien devait sa qualification à sa médaille d’or aux Jeux Panaméricains. Loin de partir vaincu, il a signé trois parcours de très belle facture et a mis la pression à ses poursuivants.

Privés de Coupe des Nations, les Suisses avaient à cœur de briller en individuel. Steve Guerdat (3^ème) a réalisé deux manches d’exception avec une Dynamix de Belheme (Snaike de Blondel x Cornet Obolensky) aérienne. Le couple a réitéré le sans-faute au barrage dans un excellent chronomètre.

Que dire de la meilleure Française de ce Grand Prix, Nina Mallevaey (5^ème), qui n’a cessé de briller tout au long de la semaine. Tout juste âgée de vingt-cinq ans, l’amazone, loin d’être impressionnée par l’ambiance et la piste pour sa première participation dans la Mecque du saut d’obstacles, s’est qualifiée avec brio pour le barrage du Grand Prix. Associée à la puissante Dynastie de Beaufour (Diamant de Semilly x Cassini I), la Tricolore a joué le tout pour le tout au barrage en signant le meilleur chronomètre. Sans sa faute sur l’entrée du double, elle aurait inscrit au palmarès du Grand Prix le nom d’un deuxième cavalier français, cinquante-quatre ans après le succès de Marcel Rozier et Sans Souci. 

Si McLain Ward a une fois de plus échoué dans sa quête de victoire en laissant une barre à terre en première manche avec Imperial HBF (Glasgow VH Merelsnest x Original VDL), deux de ses compatriotes se sont brillamment qualifiées pour le barrage. Son élève Lillie Keenan (6^ème), impériale tout au long de la semaine, a pris des risques mais a malheureusement été fautive sur l’entrée de double avec Fasther (Vigo d’Arsouilles x Farmer). Dernière à s’élancer, Laura Kraut n’a pas perdu son envie de gagner. Associée au fantastique Baloutinue (Balou du Rouet x Landor S), elle n’est pas parvenue à aller plus vite que Martin Fuchs, qui avait su profiter de la grande action de sa monture, mais s’est emparée d’une magnifique deuxième place.

Le Suisse, déjà vainqueur l’an dernier du Grand Prix CSIO de Calgary du Rolex Grand Slam, a empoché un bonus de 500 000 € en plus des 500 000 € promis au vainqueur du Grand Prix. Il a surtout inscrit son nom au palmarès du plus prestigieux Grand Prix au Monde, vingt-et-un ans après son oncle Markus : « C’est une journée fantastique, il y a beaucoup d’émotions. J’ai essayé de nombreuses fois de gagner ici. J’ai été plusieurs fois proche. Aujourd’hui j’étais très concentré pendant le barrage. C’est un jour spécial pour la famille et toute l’équipe. J’ai un cheval formidable qui répond toujours présent dans les étapes du Grand Slam. Quand je monte bien généralement il laisse les barres sur les taquets. Sur une piste comme celle-là il a une énorme amplitude ce qui me permet au barrage d’enlever des foulées et de prendre tous les risques sans aller à la faute. J’ai vraiment beaucoup de chance de monter un cheval comme lui. J’avais un très bon plan pour le barrage. J’ai retiré une foulée pour aller sur le double qui était difficile à sauter, mais comme je connais très bien mon cheval je savais qu’il pouvait le sauter sans-faute grâce à son respect. Il ne restait ensuite que le dernier vertical que j’ai sauté le plus vite possible. Dans tous les majors il y a les meilleurs cavaliers et chevaux du monde. Tout le monde se prépare tout au long de la semaine et le dimanche tout le monde a hâte de sauter le Grand Prix. Hier soir dans mon lit j’ai réfléchi à tout ce que je pouvais améliorer aujourd’hui, où je devrais être meilleur que les années précédentes et je suis vraiment heureux que cela se soit déroulé ainsi. Je suis ravi du retour de Conner, il a sauté la warm-up et deux épreuves dans lesquelles il a été sans-faute. Il se sentait très bien. Je pense qu’on a une belle équipe en vue des Championnats d’Europe. J’aimerais beaucoup monter Leone Jei aux Championnats du Monde l’an prochain. Il adore cette piste et ce sera notre objectif principal l’an prochain. », confiait-il.

Laura Kraut ne pouvait que se réjouir de sa semaine : « Je suis très heureuse de ma deuxième place. Nous étions onze au barrage ce qui est beaucoup. Les cavaliers les plus rapides du monde étaient là et j’ai pensé que cela pourrait ne pas se terminer si bien. Le double doré était difficile à sauter, beaucoup de cavaliers très rapides se sont fait piéger. Je n’ai pas vraiment vu Martin donc je n’avais pas tellement de points de repères par rapport à lui même si je savais qu’il était très rapide. Quand j’ai sauté le mur j’ai préféré ensuite assurer sur le double et ne pas le faire tomber. C’est là qu’il a gagné beaucoup de temps et il est ensuite allé sur le dernier à une vitesse que je ne peux pas atteindre. Au final je suis contente. J’ai seulement vu le premier barragiste et je suis ensuite remontée à cheval. Il y a un grand écran au paddock mais je me suis concentrée sur ce qui se passait à la détente et ce n’était pas vraiment simple de tout voir. Quand j’ai entendu la foule j’ai compris que Martin avait été très rapide. Je savais que je devrais aller le plus vite possible. J’aimerais pouvoir monter Baloutinue aux Championnats du Monde l’an prochain mais il aura seize ans alors cela dépendra de sa forme. J’ai également la possibilité de monter Bisquetta avec qui j’ai sauté la Coupe des Nations, j’ai la chance d’avoir le choix. En venant ici mon plan a toujours été de monter Baloutinue dans le Grand Prix. Il a quinze ans et je me suis dit que ce serait bien de faire la Coupe des Nations avec Bisquetta et uniquement le Grand Prix avec lui et visiblement mon plan était le bon ! », souriait l’Américaine.

Steve Guerdat était le deuxième Suisse sur le podium : « J’ai beaucoup de raisons d’être heureux aujourd’hui. Ma jument a sauté de manière exceptionnelle. L’épreuve n’était pas vraiment faite pour nous aujourd’hui. Il y a eu beaucoup de sans-faute et quand j’ai vu le barrage j’ai compris que je n’avais aucune chance de gagner aujourd’hui. Il n’y avait aucune option. Il fallait un cheval avec une grande action ce que ma jument n’a pas. Je n’ai pas monté parfaitement mon barrage, je pense que j’aurais pu être deuxième. Je suis déjà content d’être monté sur le podium car j’aurais aussi bien pu être 6^ème. Nous sommes des compétiteurs et nous avons envie de gagner mais je sais ce qu’il me reste à faire. Il faut que je sois plus rapide avec ma jument mais je suis déjà très content de son retour après une longue pause. J’ai bien sûr envie de sauter les Championnats du Monde avec Dynamix l’an prochain. Elle est performante ici à chaque fois et aime ce terrain. Je ne l’ai pas emmenée ici cette année spécifiquement pour cela mais il est certain que ce sera mon objectif l’an prochain. », expliquait-il.

Malheureux dans le Grand Prix avec une faute qui l’a privé des avant-postes avec Point Break, Ben Maher a été sacré meilleur cavalier du concours alors que Dallas Vegas Batilly a décroché le titre de meilleur cheval.

L’année prochaine, deux éditions du concours se dérouleront dans le stade de la Soers. Le CSIO en mai et les Championnats du Monde en août.

Résultats complets du Grand Prix

Photo : Martin Fuchs et Leone Jei, vainqueur du Grand Prix CSIO d’Aix-la-Chapelle – Crédit photo : Claire Simler

Alors qu’elle disputait son premier CSIO d’Aix-la-Chapelle, Nina Mallevaey a remporté cet après-midi l’épreuve majeure du jour en compagnie de My Clementine. Shane Sweetnam et McLain Ward ont complété le podium.

Trente-deux cavaliers se sont qualifiés tout au long de la semaine pour le Prix Allianz (1,55m), qui avait la particularité de se disputer au winning round, les scores des dix qualifiés étant remis à zéro à l’issue de la première manche. Après un prix de Rhénanie-du-Nord- Westphalie jugé très éprouvant pour les chevaux hier, le chef de piste Frank Rothenberger a su remettre les pendules à l’heure en proposant un parcours plus ouvert que la veille. Le triple placé en numéro douze et l’ultime oxer ont été les obstacles les plus fautifs alors que le temps accordé a joué son rôle, privant notamment Robert Whitaker d’un classement pour quatre secondes de trop avec son cheval de dix-neuf ans Gentlemen VH Veldhof (Quite Easy x Calido). Les dix paires qualifiées pour la deuxième manche sont toutes sorties de piste avec un parcours vierge alors que les deux derniers classés, Stephan de Freitas Barcha, associé à Dinozo Un Prince (Diamant de Semilly x Urbain du Monnai) et Trevor Breen, en selle sur Luidam’s Warrior (Luidam x Warrior), ont seulement écopé de pénalités de temps.

Georgia Tame (5^ème) a ouvert la deuxième manche avec un sans-faute sans prendre de risques avec Be Golden (Golden Hawk x Namelus R). Derrière elle, l’Américain McLain Ward, déjà vainqueur d’une épreuve avec High Star Hero (Zazu x Darco) a adopté un tempo nettement supérieur pour abaisser le premier chronomètre de référence de près de sept secondes. Après un parcours à quatre points de sa compatriote Laura Kraut, qui avait sellé pour l’occasion Emeraldo (Emerald x Narcos II), Rene Dittmer (4^ème) a été le premier des trois Allemands qualifiés à tenter sa chance. Associé à Cody (Casall x Quidam de Revel), il a échoué à deux secondes de l’Américain. En selle sur Coriaan Van Klapscheut (Comme Il Faut x Lord Z), qui n’est autre que le petit-fils de la Championne d’Eric Lamaze Coriana Van Klapscheut, l’Irlandais Shane Sweetnam, malheureux dans la Coupe des Nations, avait à cœur de se rattraper. Il n’a pas fait dans le détail en utilisant la vitesse au sol de sa monture pour devancer McLain Ward de près de deux secondes. Les couples suivants ont été moins heureux : Gerrit Nieberg (8^ème), associé à IB Queen (Quasimodo Z x Whistler) a laissé l’oxer Rolex à terre, Ben Maher (6^ème) s’est fait piéger sur l’oxer aux couleurs de Turkish Airlines avec Corlander (Cornet Colbert x Landfriese), Tom Wachman (7^ème) a fait chuter l’avant-dernier en compagnie de Do It Easy (Vigo Cece x Laeken) alors que Sophie Hinners et Kaleni Jo (Kannan x Indoctro) ont été fautives par deux fois.

Dernière à s’élancer après avoir réalisé le meilleur chronomètre de la première manche, Nina Mallevaey semblait loin d’être impressionnée par l’événement et l’enjeu. La Française a réalisé un fantastique barrage tout en fluidité pour s’adjuger la victoire avec soixante-six centièmes d’avance sur Sweetnam en compagnie de l’excellente My Clementine (Obos Quality x Kashmir Van Schuttershof), qui signait là sa huitième victoire internationale de la saison : « Je suis plus qu’heureuse ! Être ici et monter sur cette piste mythique est déjà un rêve et gagner est vraiment incroyable ! L’atmosphère est formidable et on ressent vraiment la pression, ce qui me motive encore plus. Cela a été un vrai avantage de partir en dernière position car j’ai pu voir les autres et savoir exactement ce qu’il fallait faire. Je sais que ma jument est rapide. Je n’étais pas si rapide au début et j’ai pensé qu’il fallait accélérer. Ma jument a très bien répondu à tout ce que je lui ai demandé. My Clementine est une jument très rapide au sol naturellement, qui tourne bien et a un super respect. Je pense que j’étais rapide sur l’oxer Rolex et le vertical Mercedes. J’ai également fait un bon virage sur l’oxer noir et j’ai fait ensuite sept foulées sur le double, je pense que cela m’a permis de l’emporter. Gagner demain serait un rêve. Je sais que j’ai une bonne jument et une bonne équipe autour de moi. Je vais faire de mon mieux et nous verrons ce qui arrivera. », confiait la numéro vingt-huit mondiale.

Shane Sweetnam s’est quant à lui montré très satisfait de la performance de son neuf ans : « Je savais que rien n’était gagné avant le passage de Nina car je savais que sa jument était très compétitive et c’est normal car c’est une jument irlandaise ! Je suis néanmoins ravi de mon cheval qui n’a pas toute l’expérience, cela me donne confiance dans son futur. En deuxième manche, je n’ai pas pris tous les risques sur le double par rapport à son manque d’expérience. C’est un cheval très rapide et je sais que son jour arrivera. », expliquait l’Irlandais.

McLain Ward poursuivait sa belle semaine et se montrait confiant pour le Grand Prix : « Je suis fier de mes chevaux qui ont été au rendez-vous tout au long du week-end et ont tous bien sauté. Mon cheval avait déjà gagné plus tôt dans la semaine et il a fait un beau barrage. J’ai ajouté une foulée pour aller sur le double et j’ai eu un virage qui n’était pas parfait ce qui m’a coûté du temps. C’est une très bonne semaine pour le moment. Je suis concentré sur le Grand Prix de demain. Comme je l’ai déjà dit j’ai un formidable partenaire avec Imperial et je ne cache pas mon ambition qui est de gagner ! », racontait l’Américain.

Résultats complets du Prix Allianz

Demain, quarante couples auront le privilège de fouler la piste du stade de la Soers pour le Grand Prix qui débutera à 13h30 et promet un spectacle d’exception.

Photo : Nina Mallevaey et My Clementine, vainqueurs du Prix Allianz – Crédit photo : Jasmin Metzner Fotografie

Ben Maher ne cesse de briller à Aix-la-Chapelle ! Pour la troisième fois sur le podium d’une épreuve majeure cette semaine, le cavalier britannique s’est adjugé avec Point Break le Prix RWE de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, qui n’a vu que deux couples se qualifier pour le barrage. Ioli Mytilineou et La Perla Vd Heffinck se sont classées deuxièmes alors que le Champion Olympique Christian Kukuk a pris la troisième place de l’épreuve en compagnie de Chageorge.

Pour la dernière épreuve qualificative pour le Grand Prix, disputée cet après-midi à Aix-la-Chapelle, Frank Rothenberger n’a pas fait dans le détail dans le Prix RWE de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (1,60m). Hier soir, dans la Coupe des Nations, le triple avait fait débat. Cette fois la deuxième moitié du parcours de cet après-midi n’a pas ravi les cavaliers : « Le parcours était vraiment difficile et pas très agréable à monter. Il y avait un peu de tout, une ligne courte du trois au quatre qui me convenait, le triple dans la montée avec une barre de spa à l’entrée puis une courbe pas du tout naturelle pour sauter le vertical avant la rivière. J’ai fait attention de faire un virage assez large pour entrer dans cette ligne. Enfin, il fallait beaucoup de respect pour sauter le double de palanques ce qui a permis à mon cheval de montrer ses points forts mais qui a mis beaucoup de chevaux en difficulté. », confiait Ben Maher. Seules treize paires sont sorties de piste avec moins de huit points alors que sept des cinquante engagés ont préféré ne pas prendre le départ.

Après une belle ouverture de Christian Kukuk (3^ème) et Chageorge (Chacco Blue x Sanvaro), uniquement fautifs sur la rivière, il a fallu attendre le trentième passage, signé Ioli Mytilineou, en selle sur La Perla Vd Heffinck (Cooper Van de Heffinck x Contact Vd Heffinck) pour voir le premier parcours vierge de toute pénalité. Pour sa première participation au CSIO d’Aix-la-Chapelle, la cavalière grecque a été acclamée par le public qui semblait ne plus croire au sans-faute. Derrière elle, les parcours fautifs se sont à nouveau succédés et il ne restait alors plus qu’une chance de voir se disputer un barrage. Le numéro deux mondial Ben Maher, associé à son exceptionnel Point Break (Action Breaker x Balou du Rouet) a maîtrisé son sujet du début à la fin pour le plus grand bonheur des spectateurs qui ont eu le droit à une confrontation au chronomètre. Comme mercredi, l’ordre de départ du barrage dépendait du chronomètre du parcours initial et c’est Ben Maher qui a dû ouvrir le bal. Le Britannique a signé un superbe barrage sans mettre son cheval dans le rouge mais en mettant la pression à son adversaire. Stratégie payante puisque Ioli Mytilineou a été fautive dès le deuxième obstacle du barrage avant de doubler la mise sur la sortie du double, permettant à Ben Maher de poursuivre son week-end de rêve à Aix-la-Chapelle : « J’ai senti de la pression aujourd’hui. C’est parfois pire lorsque l’on part en fin d’épreuve. Je monte Point Break depuis ses six ans et c’est un athlète incroyable qui a prouvé ces derniers mois qu’il était au niveau de ces épreuves mais c’était la première fois qu’il venait ici et je ne savais pas comment il réagirait à cette atmosphère. C’était son premier gros test de la semaine. Point Break est avec moi, il m’écoute et me rend la tâche plus facile. Tous mes chevaux ont bien sauté ces derniers mois mais dans plusieurs Grands Prix cinq étoiles j’ai voulu forcer la victoire en faisant des choses pas naturelles. J’ai eu une lourde chute de ma faute dans le Grand Prix de Windsor. J’étais un peu désespéré. Peu importe l’expérience que l’on a, quand on est désespéré on finit par mettre les chevaux dans le rouge. Je suis revenu à la base et j’ai essayé de garder mon calme. Point Break est un cheval rapide, j’ai essayé de mettre assez de pression à Ioli en espérant que ce soit suffisant tout en lui laissant assez d’énergie pour dimanche. Jusqu’ici tout se déroule comme prévu cette semaine mais il reste du chemin. J’ai été proche du but plusieurs fois en étant au barrage du Grand Prix. Dallas a prouvé qu’elle était incroyable cette semaine mais le plan était de mettre Point Break dans le Grand Prix et je pense que nous allons rester sur le plan de départ. C’est un cheval très respectueux qui va avoir une journée de repos et j’espère qu’il brillera dimanche. La nouvelle règle où l’ordre de départ du barrage dépend du chronomètre du premier tour fait sens, à l’image de la Formule 1 ou le meilleur chronomètre part en pole. Je dois toutefois mieux lire le règlement car je ne savais pas que je devais repartir en premier cet après-midi ! », expliquait le vainqueur du jour.

Ioli Mytilineou, qui était à deux doigts de remporter l’épreuve en étant la seule cavalière sans-faute de l’épreuve, est finalement montée sur la deuxième marche du podium : « Ben est toujours là ! C’est la première fois que je viens ici et je suis très reconnaissante de l’invitation. C’est un concours que j’admire depuis que je suis enfant et pouvoir avoir un bon résultat mercredi et être deuxième aujourd’hui est formidable. Bien sûr c’est un peu un sentiment doux-amer car j’ai été le seul sans-faute pendant un moment mais c’est très rare de gagner en étant le seul sans-faute, particulièrement dans un concours comme celui-là. C’est incroyable d’être là et je suis très fière de ma jument. Elle n’avait fait jusque-là que deux ou trois épreuves à 1,60m et quand j’ai marché la piste je dois avouer que j’ai pensé que ce serait peut-être trop difficile mais elle a tout donné pour moi sur la piste comme elle le fait toujours. J’ai pensé que j’allais être la première à partir au barrage et j’ai appris deux minutes avant de partir que je serais la dernière. J’avais prévu de suivre mon propre plan avec mon idée mais malheureusement en étant deuxième à partir j’ai rapidement su que j’avais perdu la victoire et j’ai fait un barrage qui était confortable pour ma jument. Depuis que je suis ici, c’est tellement incroyable que ça me donne l’impression que je ne suis jamais allée en concours auparavant, j’étais perdue au début. Je ne vais pas participer aux Championnats d’Europe cette année mais pour moi ce concours est mon championnat de l’année, je me concentre pour essayer de bien faire ici. J’espère être de retour l’année prochaine pour pouvoir disputer les Championnats du Monde. Je croise les doigts pour que la semaine se termine aussi bien qu’elle a commencé. », racontait la sympathique cavalière grecque.

Christian Kukuk, ouvreur de l’épreuve, était ravi de monter sur le podium et ne cachait pas ses ambitions pour le Grand Prix dominical : « Honnêtement, quand j’ai marché la piste j’ai eu le sentiment que le double de palanques allait tuer l’épreuve et j’ai eu raison. J’ai été très content de mon parcours. Je voyais que l’épreuve était difficile mais plus elle avançait plus je me suis rendu compte que j’avais fait un bon parcours et que mon cheval avait sauté facilement. Il ne s’en est fallu que de quelques centimètres sur la rivière. J’étais très content quand je suis sorti de piste. Je ne m’attendais pas à finir sur le podium mais j’étais quasiment sûr que je figurerais au moins dans le top dix. Je pensais qu’il y aurait des parcours rapides que moi à quatre points mais il n’y en pas eu. C’est mon meilleur résultat de la semaine. J’ai fait une faute dans le Prix d’Europe avec Chageorge mais j’étais content du parcours d’autant que le cheval n’avait aucune expérience sur l’herbe. Hier soir j’étais extrêmement heureux après ma première manche et très déçu après la deuxième mais nous avons vu une épreuve très difficile hier soir, notamment le triple qui n’a pas montré de belles images et avec lequel nous avons eu du mal. Au final je ne suis pas heureux de ce résultat mais j’en tire beaucoup de choses positives. Aujourd’hui je suis très content de ma troisième place et j’ai le regard tourné vers le Grand Prix qui est une des plus belles épreuves de l’année. La météo devrait être bonne et nous devrions avoir une belle épreuve. J’ai un bon sentiment, les gens ont davantage les yeux sur moi car je suis Champion Olympique mais cela ne change pas grand-chose pour moi. J’avais un bon sentiment à Paris et je savais que si tout se passait comme je l’espérais j’aurais une chance et j’ai le même sentiment aujourd’hui. Checker se sent bien, il a sauté hier et j’ai hâte d’être à dimanche, mais nous devrons faire face à quarante couples dont vingt-cinq ou trente qui peuvent l’emporter. Néanmoins je suis très optimiste. », confiait l’Allemand.

Seul Tricolore au départ, Kevin Staut a laissé trois barres à terre avec Queen’s Balou B (Balou du Rouet x For Feeling) et ne pourra pas défendre ses chances dimanche dans le Grand Prix. Ses compatriotes Nina Mallevaey, Olivier Perreau et Olivier Robert tenteront quant à eux de réaliser un grand résultat dimanche après-midi et pourquoi pas, de succéder à Marcel Rozier, dernier vainqueur tricolore.

Résultats complets du Prix RWE de Rhénanie-du-Nord-Westphalie

Photo : Ici à Bâle où ils avaient pris la deuxième place de la finale Coupe du Monde, Ben Maher et Point Break ont remporté cet après-midi le Prix RWE de Rhénanie-du-Nord-Westphalie – Crédit photo : Claire Simler

Disputée à la tombée de la nuit, la Coupe des Nations d’Aix-la-Chapelle a une nouvelle fois offert un grand spectacle. Favoris sur le papier, les États-Unis l’ont emporté avec la manière. Ils ont devancé la Belgique et la Grande-Bretagne. La France a pris la cinquième place d’une épreuve qui a connu quelques rebondissements. 

Vainqueur pour la dernière fois en 2021 dans le stade de la Soers, les États-Unis ont été souverains hier soir devant des tribunes pleines à craquer. Chef de piste emblématique de l’évènement, Frank Rothenberger a concocté quelques difficultés aux huit équipes présentes hier soir. Beaucoup de chevaux se sont notamment retenus sur le triple placé en numéro quatre alors que le double placé en numéro onze a lui aussi fait son travail. Peu fautive en première manche, mis à part la chute du cavalier brésilien Stephan de Freitas Barcha, la rivière a vu quelques pieds se poser sur sa latte en deuxième manche : « Il y a eu soixante-trois parcours, vingt-deux sans-faute et quarante-deux parcours avec quatre points ou moins. On s’est demandé si on n’aurait pas dû construire un peu plus gros. J’espérais entre quatre et six double sans-faute et nous en avons eu cinq ce qui était parfait. Concernant le triple nous avions vérifié les lumières il y a deux jours et nous avions vu qu’à cette heure de la journée la lumière n’était pas complètement face à la combinaison et nous avons décidé de ne pas bouger le triple. Les deux premiers couples de la première manche ont fait faute sur le milieu du triple et quelques chevaux ont eu des difficultés sans que l’on puisse expliquer pourquoi. La distance entre la barre de spa et le triple était correcte mais peut-être que la couleur des barres, les chandeliers et le bidet sont la cause des problèmes car normalement un triple vertical-oxer-vertical se saute bien. En deuxième manche il n’y a plus eu de problèmes sauf pour les Allemands ! », confiait le chef de piste.

À l’issue de la première manche, trois équipes se partageaient la tête de l’épreuve avec quatre points au compteur : les États-Unis, la Belgique et l’Allemagne pour le plus grand bonheur des spectateurs. La France et la Grande-Bretagne, respectivement pénalisée de huit et neuf points, suivaient en embuscade, alors que le Brésil, les Pays-Bas et l’Irlande étaient déjà décrochées. Auteur d’un superbe parcours sans faute en première manche, le champion olympique allemand Christian Kukuk a cette fois essuyé un refus sur l’entrée du triple avec l’ancienne monture de Richard Vogel, Cepano Baloubet (Chaman x Stakkato’s Highlight). Hans-Dieter Dreher a remis sa nation à flot grâce à un beau sans-faute avec Elysium (Zirocco Blue VDL x Coronado). Malheureusement, sa compatriote Sophie Hinners a commis deux grosses fautes dans le triple avec Combella (Cornet du Lys x Indoctro) auxquelles se sont rajoutés trois points de temps dépassé qui ont scellé le sort de la nation hôte. Le double sans-faute magistral de Jana Wargers et Dorette (Dollar du Murier x Fighting Alpha) n’a pas permis à l’équipe de monter sur le podium. 

À l’inverse, la Grande-Bretagne (3^ème) est remontée au classement grâce au double sans-faute de Ben Maher et Dallas Vegas Batilly (Cap Kennedy x L’Arc de Triomphe), à la prestation monumentale de Georgia Tame et Be Golden Lynx (Golden Hawk x Lux Z), uniquement pénalisés d’un point de temps dépassé dans chaque manche et au magnifique sans-faute de Scott Brash et Jefferson (Cooper Van de Heffinck x Irco Mena). L’équipe était complétée par Robert Whitaker et Vermento (Argento x Skippy II) (8+9). Les Britanniques ont achevé l’épreuve avec un total de dix points : : « Nous étions déjà 3èmes l’an dernier et c’est la troisième année de suite que nous sommes sur le podium. Je suis fière de mon équipe et notamment de Georgia Tame qui a brillé pour sa première participation ici ainsi que de Ben qui a été double sans-faute. », confiait la chef d’équipe Di Lampard.

Les Américains, favoris sur le papier, ont dominé de la tête et des épaules, ne réalisant aucun parcours à plus de quatre points. Ils ont pu compter sur le double sans-faute de Lillie Keenan et Argan de Beliard (Mylord Carthago x Ahorn) et les prestations solides de Kent Farrington/Toulayna (Toulon x Parco) (0+4), Laura Kraut/Bisquetta (4 + 0) et Mclain Ward/Imperial HBF (Glasgow Vh Merelsnest x Original VDL) (4+0) : « Pour nous Aix est la Mecque du saut d’obstacles. Il a été facile pour moi de sélectionner cette équipe en choisissant les quatre meilleurs cavaliers américains du classement mondial. Nous sommes venus pour gagner et ils ont tous été incroyables. Nous avons déjà gagné quatre épreuves ici cette année, c’est extraordinaire. », expliquait Robert Ridland.

Vainqueur d’une autre épreuve dans l’après-midi, McLain Ward était ravi : « Cette soirée est toujours incroyable, il n’y a aucun autre endroit comme celui-ci dans le monde, c’est le Graal ! Je n’étais pas dans l’équipe qui a gagné en 2021, c’est ma deuxième victoire dans cette Coupe des Nations. Le Grand Prix est comme une fille avec qui je n’arrive pas à avoir un rendez-vous ! J’ai gagné quasiment toutes les autres épreuves ici mais cette épreuve me résiste encore, j’espère pouvoir inscrire mon nom dimanche. », racontait-il.

Lillie Keenan était elle aussi aux anges : « Argan est un cheval que je monte depuis plusieurs années dans des Coupes des Nations. Il est très fiable et il sait exactement ce qu’il doit faire ce qui me rend la tâche facile. Sauter un double sans-faute avec un cheval qui m’a autant donné signifie beaucoup pour moi. J’ai l’immense privilège d’avoir monté un grand nombre de Coupes des Nations avec ces trois cavaliers. McLain étant mon coach, cela est encore un plus. Je ne suis pas aussi expérimentée que mes coéquipiers mais je me sens membre à part entière de cette équipe. C’est un privilège de faire partie de ce groupe. », confiait-elle.

Enfin, Kent Farrington pouvait se satisfaire d’une deuxième grande victoire en deux jours : « C’était la première Coupe des Nations de Toulayna. Le niveau de compétition est très élevé ici et je ne savais pas comment elle allait gérer l’atmosphère. Elle a été très sérieuse et s’est battue avec tout son cœur pour sauter le triple en première manche. Elle est revenue en deuxième manche comme une championne et a encore mieux sauté. », expliquait-il.

La Belgique (2^ème) s’est bien battue mais n’a pu compter sur aucune défaillance de ses adversaires. Gregory Wathelet, qui a fait d’Aix-la-Chapelle son objectif de la saison extérieure, a sorti un double sans-faute avec Bond Jamesbond de Hay (Diamant de Semilly x Kannan). Emilie Conter a poursuivi son excellente saison avec succès en selle sur Portobella van de Fruitkorf (Bamako de Muze x Nabab de Reve) en n’étant pénalisée que sur la rivière en deuxième manche. Jos Verlooy a commis une faute en première manche avant d’en de laisser deux barres à terre dans la deuxième avec Parise Van Den Dael (Zazu x For Passion d’Ive Z). Malheureux sur le triple en première manche, Abdel Said a magnifiquement redressé la barre en étant sans-faute dans la deuxième avec Bonne Amie (A Big Boy x Landfriese) : « C’était une soirée incroyable ! Nous n’étions pas loin mais les Américains ont simplement été meilleurs que nous. Mon équipe a fait un superbe travail. », racontait Peter Weinberg. De son côté, Grégory Wathelet était satisfait de son double sans-faute : « J’adore être ici à ce concours incroyable. J’ai choisi de ne pas faire les Championnats d’Europe cette année pour pouvoir concourir ici. J’ai un cheval formidable et je sais que j’ai simplement à bien monter. », expliquait-il.

Côté Tricolore, Nina Mallevaey a une nouvelle fois signé deux parcours de très belle facture avec la puissante Dynastie de Beaufour (Diamant de Semilly x Cassini I), pénalisée sur le milieu de triple en première manche et la rivière dans la deuxième. Brillant en première manche, Olivier Perreau a composé avec une Dorai d’Aiguilly (Kannan x Toulon) un peu émoussée dans la deuxième avec deux fautes sur la ligne de la rivière. Olivier Robert est sorti des deux manches avec une barre à terre en selle sur Iglesias D.V. (Quasimodo Van de Molendreef x Indorado). Enfin, si Kevin Staut a souffert en première manche avec un refus de New Libero One d’Asschaut (Van Gogh x For Pleasure) dans le triple, il a remis les pendules à l’heure en parvenant à signer un sans-faute dans la deuxième pour finir sur une bonne note. L’équipe s’est classée 5^ème.

Au total cinq couples ont réalisé un double sans-faute, la dernière prestation parfaite de la soirée étant signée par la Brésilienne Luciana Diniz et Vertigo du Désert (Mylord Carthago x Robin Z), alors que le couple devait initialement être réserviste ! Il est à noter que quatre chevaux double sans-faute appartenaient au stud-book Selle Français alors que deux d’entre eux étaient des descendants de Mylord Carthago.

Résultats complets de la Coupe des Nations

Photo : Lillie Keenan et Argan de Beliard, membres de l’équipe des Etats-Unis, vainqueurs de la Coupe des Nations du CSIO d’Aix-la-Chapelle – Crédit photo : Jazmin Metzner Fotografie

Numéro un mondial depuis début mai, Kent Farrington a tenu son rang en s’adjugeant le Prix d’Europe, qu’il avait déjà remporté en 2014, avec la véloce Myla. Daniel Bluman et Ben Maher ont complété le podium. 

Première épreuve majeure du mythique CSIO d’Aix-la-Chapelle et première épreuve qualificative pour le Grand Prix dominical, le traditionnel Prix d’Europe (1,60m) a offert un beau spectacle aux public qui a bravé les éléments suite à un gros orage. L’épreuve a ainsi dû être retardée de plus d’une heure. Quarante-cinq paires se sont élancées en nocturne sur le parcours tracé par Frank Rothenberger. Les obstacles les plus fautifs ont été l’oxer sur palanque numéro 7 et le milieu du triple placé en numéro 12. L’ultime obstacle a quant à lui privé de barrage trois paires allemandes : René Dittmer et Corsica X (Connor x Corofino II), Christian Ahlmann, en selle sur l’étalon Dourkhan Hero Z (Don’t Touch Tiji Hero x Zandor) et la Championne d’Allemagne des cavalières Stephi de Boer qui était associée à Querida (Qualito x Embassy I).

Treize couples se sont offerts une place pour un barrage où l’ordre de départ était l’ordre inverse des chronomètres du parcours initial. Emilie Conter a préféré ne pas disputer le barrage afin de préserver sa jument en vue de la Coupe des Nations. 

Premier à s’élancer avec le très compétitif Vestmalle des Cotis (Baloubet du Rouet x Landor S), Hans-Dieter Dreher (7^ème) a d’emblée signé un chronomètre de référence intéressant que n’a pas réussi à battre l’Américaine Lillie Keenan (9^ème), elle aussi sans-faute, en compagnie de Fasther (Vigo d’Arsouilles x Farmer). 

Très rapide avec sa médaillé olympique Dynamix de Belheme (Snaike de Blondel x Cornet Obolensky), Steve Guerdat a laissé l’ultime obstacle à terre.

Après lui, Ben Maher a signé un beau barrage aux rênes de Dallas Vegas Batilly (Cap Kennedy x L’Arc de Triomphe), malgré une légère glissade sur le demi-tour, et s’est emparé de la tête de l’épreuve avec près de deux secondes d’avance sur l’Allemand. Glissade aussi pour Marcus Ehning qui a préféré faire une volte avec Coolio (Casalito x Quidam de Revel).

Ses compatriotes Sophie Hinners (6^ème) et Richard Vogel (4^ème) ont été plus heureux en signant chacun un parcours sans-faute, respectivement avec Singclair (Singular Ls La Silla x Cardento) et Cloudio (Casall x Cassini I), qui s’est placé juste derrière Ben Maher. Daniel Bluman a quant à lui pris des risques payants avec Korbie V.V. (Cornet Obolensky x Chacco Blue) qui lui ont permis de chiper la tête du classement provisoire au Britannique. Ioli Mytilineou a de son côté pu profiter de la grande amplitude de L’Artiste de Toxandra (Toulon x Kashmir Van Schuttershof) pour s’offrir la 5^ème place finale.

Dernière chance de victoire pour l’Allemagne, l’ancien vainqueur du Grand Prix dominical Gerrit Nieberg (8^ème) n’a rien pu faire en compagnie du pie Ping Pong Van de Lentamel (Emerald x Toulon) qui ne cesse de briller cette saison. 

Ouvreur de l’épreuve et dernier à partir au barrage, Kent Farrington a une fois de plus offert une démonstration au public présent pour l’emporter avec la manière avec l’énergique Myla(Crunch x Quadros) : « On est toujours heureux quand on gagne ! Il y avait des cavaliers incroyables dans l’épreuve. J’ai pu partir en dernier donc je savais exactement ce que j’avais à faire et j’ai très certainement pris plus de risques que si j’étais parti plus tôt au barrage. J’ai confiance en ma jument et en sa vitesse au sol, même en ajoutant une foulée je sais qu’elle est très rapide. J’ai enlevé une foulée en milieu de barrage. C’est le meilleur concours du monde avec un super public, les meilleurs cavaliers et les parcours les plus difficiles. Myla a un grand cœur dans un petit corps. Quand on se met à côté d’elle elle ressemble à un poney. Elle est très gentille, extrêmement brave et elle se bat pour son cavalier. Elle fait tout ce qu’on lui demande. Je la monte depuis qu’elle a 8 ans. Je l’ai découverte sous la selle de Sergio Alvarez Moya qui la montait à Calgary. Sergio, qui est un ami, est un excellent cavalier et a préparé la jument sur des épreuves jusqu’à 1,45m. A 9 ans elle a déjà gagné beaucoup d’épreuves dont des Grands Prix, sauté quelques cinq étoiles et m’a aidé à devenir numéro un mondial. C’est une longue semaine, je suis ravi d’avoir gagné ce soir mais je sais que c’est seulement le début », confiait l’Américain.

Si Daniel Bluman aurait bien aimé remporté cette épreuve de prestige, il était néanmoins heureux de sa performance : « Je suis un peu frustré de ne pas l’avoir emporté car c’est un concours incroyable et gagner aujourd’hui aurait signifié beaucoup pour moi. En étant réaliste, j’étais face aux meilleurs cavaliers du monde et je ne dois pas être trop déçu car je suis un niveau en-dessous aujourd’hui. Je n’ai pas pu battre Kent ce soir mais j’ai battu Ben. Je suis ravi de la performance de ma jument. Elle a été incroyable. C’est un concours où tout cavalier rêve de monter. C’est une longue semaine. Cette année je ne suis pas vraiment sûr de monter le Grand Prix dimanche. Mes deux chevaux sont encore inexpérimentés et dimanche il y aura deux manches difficiles. Il faut faire ce qui est le mieux pour les chevaux. Même si je ne saute pas dimanche il y a encore de belles choses à faire d’ici là tout en donnant de l’expérience à mes chevaux. », expliquait-il.

Enfin, Ben Maher signait une nouvelle excellente performance dans un grand rendez-vous : « C’est toujours plus difficile de gagner quand on part en début de barrage. J’ai eu quelques problèmes récemment dans des barrages en prenant beaucoup de risques et cela n’a pas bien fonctionné. Dallas a perdu un peu confiance. Normalement j’aurais commencé mon barrage un peu plus vite mais j’ai préféré rester sur mon plan et j’ai été raisonnable sur les deux premiers alors qu’en temps normal j’aurais retiré une foulée. Elle a été super, elle a fait tout ce que je lui ai demandé. Steve a fait une faute sur le dernier qui était dans un angle mort, j’ai choisi la sécurité ce soir et c’est ce qui a fait la différence. De toute façon je n’aurais pas pu battre Kent. La jument a sauté avec confiance et sautera la Coupe des Nations ce soir. Nous venons tous ici bien préparés avec nos meilleurs chevaux. », racontait le numéro deux mondial.

Du côté des Tricolores, la meilleure performance est à mettre à l’actif de Nina Mallevaey, fautive sur la sortie du triple en compagnie de Dynastie de Beaufour. 

Résultats complets de l’épreuve

Ce soir se disputera la Coupe des Nations qui sera à suivre à partir de 19h30.

Photo : Kent Farrington et Myla, vainqueurs du Prix de l’Europe – Crédit photo : Diana Wahl Fotografie

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